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jeudi 16 février 2023

Spécial Festival Culturel Guma 2021 en Images

Cérémonie de Lancement du Festival Culturel Guidar - Guma 2021



 - Guma 2021





lundi 4 juin 2018

Les jours de la semaine et les mois de l’année en Guidar


1-    Pay Buhul na Asawere (Les sept jours de la semaine)

-         Lumo na Zugi (Lundi)
-         Lumo na Gardama (Mardi)
-         Lumo na Mampar (Mercredi)
-         Lumo na Malway (Jeudi)
-         Lumo na Gǝdar (Vendredi)
-         Lumo na Zlam (Samedi)
-         Lumo na Bǝdva (Dimanche)

 2-    Iya Net Tǝlaɗe Na Wǝzva (Les noms des mois de l’année)

-         Tǝla na Koŋgoŋ (Janvier)
-         Tǝla na Zugi (Février)
-         Tǝla na Sulom (Mars)
-         Tǝla na Gǝdar (Avril)
-         Tǝla na Heri (Mai)
-         Tǝla na Kpeske (Juin)
-         Tǝla na Mogdok awrǝh pluɓa (Juillet)
-         Tǝla na Bu’um (Août)
-         Tǝla na Hawi Darawǝn (Septembre)
-         Tǝla na Dǝgǝla Derɗew Baŋga (Octobre)
-         Tǝla na Kurkiya Dǝva (Novembre)
-         Tǝla na Dǝva (Décembre)

dimanche 7 janvier 2018

Le Peuple Guidar

 Par Zachari HAMAN 

Localisés au Cameroun, Tchad et Cote d’Ivoire, les Guidar sont un peuple venu du Sud-Soudan, faisant groupe avec les Néo-soudaniens tels que : les Guizga, Moundang, Mousgoum, … Au Cameroun, on les retrouve en majorité dans la Région du Nord, le département du Mayo-Louti (Guider) où ils fondent un lamidat. Dans ce département, les Guidar sont cantonnés au pied des montagnes. Comme tout autre peuple du monde, les Guidar sont reconnus par différents traits culturels à l’instar des danses, mets, rites et coutumes. Parlant des danses notamment, on y retrouve différents types :

- La danse du Guma 

La danse du Guma ou danse Guma se pratique au rythme d’un grand tambour appelé « Guma », taillé à base du bois à la taille du batteur.  Cette danse a pris ses origines pendant la période d’invasion coloniale (occidentale et peule). Durant cette période, les Guidar, pour vaincre l’ennemi, ont adopté ce type de danse. Elle est composée de : un tambour taillé à la taille du batteur (ceci pour permettre à ce dernier de se cacher derrière pour échapper aux flèches et autres attaques) ; des lances avec lesquelles les hommes dansent derrière les filles ; des cachots permettant aux filles de protéger leur partie intime. La chorégraphie est faite de telle sorte que les filles se placent devant, les hommes derrière elles et le batteur au fond de ceux-ci. Une fois l’ennemi en vue, le batteur change de rythme. Ce faisant, le signal est alors donné aux filles de faire tomber leurs pagnes. L’ennemi, face à ces filles dépouillées de leur intimité, passe son temps à contempler la beauté de la nature ce qui donne le temps aux populations de fuir et de se cacher dans les grottes. Pendant que l’ennemi passe son temps à observer, les danseurs l’attaquent avec leurs lances.  

Cet outil de danse a été utilisé plus tard dans la communication : lors de l’annonce des fêtes traditionnelles, de la naissance des jumeaux, d’évènements nouveaux dans les villages, du décès du chef traditionnel, …

Aujourd’hui, cette danse est utilisée dans les meetings politiques, lors des tournées de l’autorité compétente ainsi que lors d’une visite d’un chef d’État au Cameroun (Président Chinois par exemple, 2005). Cette danse a aussi été utilisée pour représenter le Cameroun pendant plusieurs années lors de la commémoration du 14 juillet en France.

- Le Kokou ou danse de Kokou

Danse faite au rythme d’un instrument en forme de guitare (à deux fils) qui consiste à chanter et glorifier une personnalité quelconque dans l’optique de mendier par exemple.

-  Le Gazanvela

L’instrument utilisé est le même que précédemment, mais à la seule différence qu’on emploie un nombre d’acteur plus important. Des hommes bien robustes et les femmes aux voies étincelantes sont choisis ; les premiers pour être danseurs et les second pour chanter.  .

-  Le Pozloro ou danse de Pozloro

Il s’agit d’une sorte de flute qui est fabriquée à base d’une tige de sorgho (blanc ou rouge essentiellement). Cette danse consiste aussi à chanter pour louer ou magnifier le chef ou une personnalité importante.

-  Le Deguela

L’instrument utilisé ici est de taille réduite par rapport au Guma. Le batteur le maintien  entre ses cuisses. Les danseurs quant à eux utilisent un autre outil fait à base de coquille d’escargot et de la cire. Ceux-ci chantent tout en tournant en ronde autour du batteur. Le batteur change de rythme, laissant place aux hommes de montrer leur robustesse. Ceci en donnant un coup de pied à celui qui se trouve devant.

Notons au bas de cette description que toutes ces danses sont exécutées  à des périodes bien déterminées de l’année. Et pour compléter ce qui est dit plus haut, nous avons entre autre : Le Guma et le Pozoloro qui s’exécutent lors de la fête du village et des jumeaux ; le Deguela, lors de la fête des récoltes et des funérailles ; le Gazanvela, lors de toute autre cérémonie de grandeur nature. Au-delà du caractère culturel, ces différentes danses revêtent des aspects sociaux ; ceci parce qu’elles constituent un lieu de rencontre entre des personnes de divers horizons du Pays Guidar mais surtout que les hommes à la recherche d’une conjointe en trouvent facilement le moyen d’en aborder en ces lieux et par là, avoir « la chance de s’en procurer une » au final d’une telle manifestation.  

- Les rites traditionnels

Notons que, chez les Guidar, les rites traditionnels différent en fonction des temps, des villages, des familles… Pour cela nous avons plusieurs groupes à savoir :

* Les rites organisés par le chef traditionnel ou chef de terre

            Ceux-ci sont organisés pour un but collectif du village. Par conséquent, le chef de terre fait venir un féticheur (mǝsǝkheligi) qui invoque les dieux des ancêtres afin de pouvoir prédire ce qui peut advenir de bon ou de mauvais dans le village. Cela arrive le plus souvent lors de l’approche des fêtes traditionnelles du village. On note essentiellement : les cas d’empoisonnement occasionné par un ennemi et des cas de sorcellerie (maladies, malédiction…). C’est souvent pourquoi dans les mythes du pays kaɗa on a attendu qu’un village a causé une maladie quelconque dans un autre. Après s’être informé par le féticheur, le chef du village annonce la nouvelle à son messager qui à son tour pourra relayer l’information auprès des familles. Le plus souvent, le messager passe l’information par un appel sonore (wǝtǝlma) au sommet d’une montagne ; ou alors le messager peut passer maison par maison, chose difficile à faire. 

Aussi, le chef de terre peut faire appel à son féticheur pour préparer les fêtes de début de saison pluvieuse et de récoltes ; ceci pour chasser le malheur du village ou pour bénir le village. Parlant de la fête du début de saison pluvieuse, le féticheur recommande davantage aux habitants de bénir leurs champs avec soit de la cendre, soit avec du sang des animaux (poulet, mouton…). Pour la fête de récolte, le féticheur peut faire des présages non heureux pour le village à l’instar de l’arrivée de la famine. Quitte à chaque famille de se préparer en fonction de la situation annoncée. 

Aux cotés des ces rites traditionnels, s’ajoutent les feux de brousses qui sont effectivement organisés sous les ordres du chef du village. Ces feux annoncent la fin de la saison pluvieuse même comme par moment l’on note des pluies qui viennent arroser les dégâts causés par ces derniers. Les gens sont alors appelés à se retrouver quelque part pour allumer  ces feux. On y récolte essentiellement les criquets, les souris et autres rongeurs, etc.

* Les rites organisés individuellement par le chef d’une famille 

            Le chef d’une famille, en fonction des circonstances éprouvées ou des événements qu’il aimerait organiser,  fera appel au féticheur pour avoir une vision nette de la chose. A titre illustratif, le père d’une famille peut faire appel au féticheur suite au décès d’un enfant pour savoir les causes du décès de l’enfant ; ou encore, le chef de famille peut aussi faire appel au féticheur pour avoirs des éclaircies sur le décès de son/sa petit (e) fils/fille. Notons que, le père de famille doit prendre des dispositions pour éviter que de telles situations retouchent encore sa famille. Dans la plus part des cas, si c’est un (e) sorcier (e) qui a causé le préjudice  à sa famille, il peut aller jusqu’à chercher l’élimination de cette dernière. 

* L’idole

            Les Guidar, pour implorer leur Dieu, conçoivent une sorte d’idole à base d’un canari dont le bas est troué. Le canari est alors renversé et rempli de terre. Le  tout est appelé tuya. L’on procède alors à la bénédiction par des sacrifices d’animaux (poulet essentiellement). La bénédiction se fait soit avec du sang soit avec du foie braisé. Le père de la famille étant le garant de la tradition exécute les rites tout en prononçant des porales invocateur du Dieu.

 

jeudi 21 mai 2015

Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ (Ô Cameroun berceau de nos ancêtres)

Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ
Couplet
Aw Kamerun gǝla marbet deŋgiɗmǝ.
Adaw daŋga dǝ kotorok naŋgla Zazaya.
Va paya gabaya nok dǝsan gǝni
Mahenzin ɓǝɓǝl na ǝtaf gǝm ǝslere
Kǝta kirtuk pak sǝ tapaslay pay pak
Dǝsoŋgǝn dǝ ǝŋgla pay pakǝ.
Əgǝɗ suk Weza dǝsan an anadaw kaya
Na ǝkǝnahan Weza net pay pakǝ.
Refrain
Dǝlǝv namǝ delǝv mǝŋgluwen
Iste kaka ǝnnek nam gesiŋ
Ənnek nam gǝm ǝmpǝs namǝ
Sukiyi ǝŋgla dǝ ǝdiy kiyuk pakǝ.

lundi 18 mai 2015

NOTRE CITOYENNETÉ CAMEROUNAISE EXPRIMÉE À TRAVERS NOS IDIOMES



Par Christian TOUMBA PATALÉ[1]
 S’il y a un élément qui, en plus du nom d’un pays, du drapeau, du territoire et des pièces d’identité, permet de reconnaître la nationalité d’un peuple c’est, bel et bien, son hymne national. Chant solennel en l’honneur de la patrie, l’hymne national exprime de façon poétique la joie et l’enthousiasme d’appartenir à une nation. Symphonique ou non, les hymnes nationaux sont généralement adaptés aux réalités musicales locales. C’est dire que, par-delà le style classique que la sonorité d’un hymne national peut avoir, les styles musicaux que peut charrier celui-ci sont multiformes. Chants de ralliement ou de prière, les hymnes nationaux portent en eux l’esprit même des nations. Le Ô Cameroun berceau de nos ancêtres ou O Cameroon, Thou Cradle of our Fathers ne déroge pas à une telle logique.

Tirant ses origines d’un chant patriotique de ralliement composé en 1928 à l’École Normale de la Mission Presbytérienne de Foulassi, l’hymne national du Cameroun est adopté par l’Assemblée Législative du Cameroun (ALCAM) à travers la Loi n° 57/47 du 5 novembre 1957, loi portant création d’un hymne de l’État du Cameroun.  Le contexte de composition de l’hymne est, en effet, lié au contexte de la visite du gouverneur français Marchand. La musique composée par Moïse Nyatte Nko’o et René Jam Afane est adaptée au texte écrit pas Samuel Minkio Bamba. Après son adoption, l’hymne subit des modifications, notamment pour des raisons de conformité historiques et socio-psychologiques. C’est la Loi n° 70/LF/4 du 20 mai 1970 qui apportera ces modifications dans le texte original.
Loin de la barbarie et de la sauvagerie d’en tant ce sont, désormais, la jalousie de la liberté, l’unité du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, le service, le devoir patriotique, le vrai bonheur, l’amour et le grand honneur qui sont exaltés et proclamés de façon solennelle tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national. Il va quand même falloir attendre la Loi n° 78/02 du 12 juillet 1978 pour voir l’officialisation des deux versions de l’hymne (en français et en anglais), ceci matérialisant le caractère bilinguiste et biculturaliste des institutions et des administrations étatiques et nationales. Les camerounais, à travers leur diversité ethnique et linguistique, s’approprient dès lors les mots et les textes de leur hymne, ceci à travers des processus d’inculturation ; il s’agit principalement de la traduction de l’hymne national dans les langues nationales. C’est ainsi que l’on aura par exemple l’hymne national camerounais traduit en langue Kaɗa : Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ.

Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ


Couplet
Aw Kamerun gǝla marbet deŋgiɗmǝ.
Adaw daŋga dǝ kotorok naŋgla Zazaya.
Va paya gabaya nok dǝsan gǝni
Mahenzin ɓǝɓǝl na ǝtaf gǝm ǝslere
Kǝta kirtuk pak sǝ tapaslay pay pak
Dǝsoŋgǝn dǝ ǝŋgla pay pakǝ.
Əgǝɗ suk Weza dǝsan an anadaw kaya
Na ǝkǝnahan Weza net pay pakǝ.

Refrain
Dǝlǝv namǝ delǝv mǝŋgluwen
Iste kaka ǝnnek nam gesiŋ
Ənnek nam gǝm ǝmpǝs namǝ
Sukiyi ǝŋgla dǝ ǝdiy kiyuk pakǝ.

Partition musicale de l'Hymne national du Cameroun en Guidar

 Nous nous proposons, de ce fait, de vulgariser  cet hymne national camerounais en langue Kaɗa. Il est question pour nous d’exprimer notre citoyenneté camerounaise à travers notre idiome. Une telle manière de procéder s’inscrit aussi dans le sillage des volontés étatiques de promotion de nos langues maternelles et nationales. À titre informatif, le texte de l’hymne national camerounais a été traduit en langue guidar par un groupe d’enseignants en juillet 2000.
Pour des difficultés d’ordre technique, la partition musicale que nous proposons ne contient pas le texte écrit avec les lettres de l’alphabet guidar (le ǝ y est par exemple remplacé par eu, le ɓ par b, le ŋ par ng et le ɗ par d). À chaque fois, l’utilisateur pourra se référer au texte même de l’hymne national en langue Kaɗa. Aussi, il importe de relever que des amendements peuvent éventuellement être apportés à notre partition musicale.



[1] Étudiant-chercheur, Université de Dschang, Ouest-Cameroun.