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jeudi 16 février 2023

Spécial Festival Culturel Guma 2021 en Images

Cérémonie de Lancement du Festival Culturel Guidar - Guma 2021



 - Guma 2021





vendredi 14 juillet 2017

Premier Festival Culturel Guidar


Premier Festival de la Culture Guidar du 03 au 05 Novembre 2017 à Guider

C
a y est ! La 2e Assemblée générale ordinaire (AGO) de notre association, GUMA-ASPROCG, va se tenir cette année, les 3, 4 et 5 novembre, à Guider, son siège. Couplé à cet événement, aura lieu la toute première édition du festival culturel guidar. 
Pour des raisons diverses, nous n’avons pu tenir le rythme normal d’une assemblée tous les deux ans. En effet, après la première AGO de 2011, nous aurions dû en tenir une en 2013 et une autre en 2015. On n’a pas pu le faire. Qu’à cela ne tienne, aujourd’hui, nous sommes décidés à organiser cette importante rencontre qui apparaît, au vu du succès des deux précédentes assemblées (l’Assemblée générale constitutive de 2009 et la 1ère AGO de 2011) comme des grands moments de retrouvailles et de réflexion pour le peuple guidar. Nous allons y faire le point de l’évolution de notre association et prendre les résolutions pour lui redonner un nouvel élan. Il s’agira également d’une assemblée élective. Plusieurs membres du Bureau exécutif et du Comité permanent des conseillers nous ont définitivement quittés depuis la dernière occasion. Il faudrait donc les remplacer. Mais aussi et surtout, il faudrait donner l’occasion à ceux et celles de nos frères et sœurs qui ont de meilleures potentialités et dispositions de prendre des responsabilités pour booster le fonctionnement de notre association. J’en appelle donc à tous ceux qui souhaitent assumer des postes de responsabilité au sein des différents organes de notre association de se préparer en conséquence en se mettant en règle : disposer d’une carte de membre en bonne et due forme et s’être acquitté de toutes ses cotisations.
Un événement pouvant en cacher un autre, nous avons décidé d’organiser concomitamment la première édition du festival culturel guidar. Qu’est-ce qu’un festival ? Pourquoi organiser un festival guidar ?
Parmi les nombreuses définitions qu’en donnent les spécialistes, on peut retenir tout simplement qu’un festival est une manifestation à caractère festif, organisée à époque fixe et récurrente (annuellement, le plus souvent) autour d'une activité liée au spectacle (musique, cinéma), aux  arts, aux loisirs, etc., d'une durée de un ou plusieurs jours. Luc Benito dans son ouvrage Les festivals en France : Marchés – enjeux et alchimie définit le festival comme « une forme de fête unique, célébration publique d’un genre artistique dans un espace-temps réduit ». De cette définition, on comprend qu’un festival est un projet « détonnant » dans la mesure où chaque festival est un évènement « unique » en son genre et festif.
Un internaute publiait sur sa page Facebook le 9 novembre 2012 un article sur la prolifération des festivals culturels au Cameroun. Il citait notamment le Nguon chez les Bamoun, le Ngondo du peuple Duala, le Mbog-lia des Bassa ou encore le festival culturel Yem-Yem. On pourrait en ajouter bien d’autres comme le Tokna Massana qui vient de tenir en avril dernier sa 6e édition à Bongor. Et il s’interrogeait : « Et si tout ce vaste déploiement n’était que de la poudre aux yeux destinée à dissimuler stratégiquement certaines manœuvres politiciennes inavouables ? Et si par malheur, ces rendez-vous considérablement populaires préparaient sournoisement autre chose que ce qui est généralement et généreusement proclamé à la face  du monde ? »
Alors, est-ce que l’organisation du festival culturel guidar répond-il à la mode ou cache-t-il un agenda mesquin ?
En fait, organiser un festival c’est répondre à un certain nombre de questions : Quoi ? Pourquoi ? Pour qui ? Comment ? Pour nous, la réponse à ces questions éclaire en même temps notre réelle ambition. Quoi ? Un festival culturel guidar. Pourquoi ? La question du bienfondé du festival culturel guidar a été posée dès la naissance même de GUMA-ASPROCG. Les réflexions qui ont mené à la création de l’association ont identifié l’organisation d’un festival culturel comme instrument indispensable pour la sauvegarde et la promotion de la culture guidar. La première AGO a également adopté le festival parmi les actions du programme. Pour qui ? Pour le peuple guidar, d’abord, mais aussi pour tous les peuples du Mayo Louti et tous hommes intéressés par la culture universelle. Comment ou quel contenu ? Notre festival culturel comportera des danses et chants traditionnels ; les prestations des artistes-musiciens modernes guidar ; des expositions de l’art et de la cuisine guidar ; la construction d’une concession guidar ; des conférences-débats. En clair, le festival culturel entre dans le cadre des actions phares qui doivent concourir à la défense et à la promotion de la culture guidar, comme défini par notre association culturelle, GUMA-ASPROCG. C’est tout, c’est grandiose, c’est vital pour les Guidar et pour la culture tout court, c’est noble ! Il n’est donc pas nécessaire de lui trouver une autre raison d’être.
Cela étant, le festival culturel guidar n’occupe pas tout l’espace des festivals dans notre département ou chez Guidar. Des festivals similaires peuvent être organisés par les peuples voisins, ce qui serait une bonne chose pour l’expression de la diversité culturelle du Cameroun. Des festivals thématiques autour de la danse, des chants, de l’artisanat, peuvent être organisés par d’autres associations ; par exemple des organisations estudiantines. Chaque festival ayant son propre champ d’action, sa définition dans le temps et dans l’espace, il ne saurait y avoir de concurrence malsaine.
Ceci étant posé, la phase pratique de l’organisation de notre festival a commencé. Nous avons adopté le nom : GUMA-Festival culturel guidar. Pourquoi GUMA ? Le guma, c’est le grand tamtam qui symbolise la danse la plus populaire en pays guidar et qui se joue lors des plus grands événements : les fêtes annuelles des villages, la fête des jumeaux et, de nos jours, toutes les grandes manifestations publiques. C’est le nom et le logo qui sont également liés à notre association culturelle, GUMA-ASPROCG. Un logo du festival a également été adopté, consistant en un cercle comportant au centre le guma devant une montagne, symbolisant les lieux d’implantation des principaux villages du pays guidar ; le nom du festival et en guidar, la phrase Ma henzi? net ?iy na Ka?a qui veut dire « culture guidar » sont inscrits autour de ces symboles. Le thème général du festival est "Environnement, culture et santé : des évolutions à maîtriser". Il est question de nous interroger sur les conséquences de la dégradation de notre environnement. La culture, c’est l’adaptation d’un peuple à son environnement. Si celui-ci change profondément, soit le peuple adapte sa culture pour continuer à y vivre, soit il migre ou il disparaît. La tendance actuelle à la migration des Guidar hors de leur territoire d’origine sera-t-elle la seule réponse au changement de leur environnement ? Telle est la problématique que nous aurons à affronter de plus en plus. Le lieu sera Guider, capitale du pays guidar et siège de notre association. Les dates : les 3, 4 et 5 novembre 2017. Parmi les outils de promotion de l’image du festival, nous avons décidé de confectionner un pagne. Des commissions ont été mises en place. 
Les préparatifs sont donc bien lancés. Nous sommes notamment à la recherche des financements. Tous les Guidar, fiers de leur culture, doivent se mobiliser comme un seul homme pour la réussite de cet événement essentiel pour leur survie. Aucun apport, quel qu’il soit, ne sera de trop pour organiser une belle fête à Guider. Vous pouvez et devez vous servir de ce site internet de notre association pour faire vos propositions. Mais nous invitons aussi tous ceux qui animent des réseaux sociaux ou des groupes de discussions sur Whatapp et autres mailings groupes de partager les points de vue constructifs sur cet événement.

Albert Douffissa
Président du BE de GUMA-ASPROCG et du Festival GUMA



jeudi 21 mai 2015

Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ (Ô Cameroun berceau de nos ancêtres)

Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ
Couplet
Aw Kamerun gǝla marbet deŋgiɗmǝ.
Adaw daŋga dǝ kotorok naŋgla Zazaya.
Va paya gabaya nok dǝsan gǝni
Mahenzin ɓǝɓǝl na ǝtaf gǝm ǝslere
Kǝta kirtuk pak sǝ tapaslay pay pak
Dǝsoŋgǝn dǝ ǝŋgla pay pakǝ.
Əgǝɗ suk Weza dǝsan an anadaw kaya
Na ǝkǝnahan Weza net pay pakǝ.
Refrain
Dǝlǝv namǝ delǝv mǝŋgluwen
Iste kaka ǝnnek nam gesiŋ
Ənnek nam gǝm ǝmpǝs namǝ
Sukiyi ǝŋgla dǝ ǝdiy kiyuk pakǝ.

lundi 18 mai 2015

NOTRE CITOYENNETÉ CAMEROUNAISE EXPRIMÉE À TRAVERS NOS IDIOMES



Par Christian TOUMBA PATALÉ[1]
 S’il y a un élément qui, en plus du nom d’un pays, du drapeau, du territoire et des pièces d’identité, permet de reconnaître la nationalité d’un peuple c’est, bel et bien, son hymne national. Chant solennel en l’honneur de la patrie, l’hymne national exprime de façon poétique la joie et l’enthousiasme d’appartenir à une nation. Symphonique ou non, les hymnes nationaux sont généralement adaptés aux réalités musicales locales. C’est dire que, par-delà le style classique que la sonorité d’un hymne national peut avoir, les styles musicaux que peut charrier celui-ci sont multiformes. Chants de ralliement ou de prière, les hymnes nationaux portent en eux l’esprit même des nations. Le Ô Cameroun berceau de nos ancêtres ou O Cameroon, Thou Cradle of our Fathers ne déroge pas à une telle logique.

Tirant ses origines d’un chant patriotique de ralliement composé en 1928 à l’École Normale de la Mission Presbytérienne de Foulassi, l’hymne national du Cameroun est adopté par l’Assemblée Législative du Cameroun (ALCAM) à travers la Loi n° 57/47 du 5 novembre 1957, loi portant création d’un hymne de l’État du Cameroun.  Le contexte de composition de l’hymne est, en effet, lié au contexte de la visite du gouverneur français Marchand. La musique composée par Moïse Nyatte Nko’o et René Jam Afane est adaptée au texte écrit pas Samuel Minkio Bamba. Après son adoption, l’hymne subit des modifications, notamment pour des raisons de conformité historiques et socio-psychologiques. C’est la Loi n° 70/LF/4 du 20 mai 1970 qui apportera ces modifications dans le texte original.
Loin de la barbarie et de la sauvagerie d’en tant ce sont, désormais, la jalousie de la liberté, l’unité du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, le service, le devoir patriotique, le vrai bonheur, l’amour et le grand honneur qui sont exaltés et proclamés de façon solennelle tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national. Il va quand même falloir attendre la Loi n° 78/02 du 12 juillet 1978 pour voir l’officialisation des deux versions de l’hymne (en français et en anglais), ceci matérialisant le caractère bilinguiste et biculturaliste des institutions et des administrations étatiques et nationales. Les camerounais, à travers leur diversité ethnique et linguistique, s’approprient dès lors les mots et les textes de leur hymne, ceci à travers des processus d’inculturation ; il s’agit principalement de la traduction de l’hymne national dans les langues nationales. C’est ainsi que l’on aura par exemple l’hymne national camerounais traduit en langue Kaɗa : Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ.

Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ


Couplet
Aw Kamerun gǝla marbet deŋgiɗmǝ.
Adaw daŋga dǝ kotorok naŋgla Zazaya.
Va paya gabaya nok dǝsan gǝni
Mahenzin ɓǝɓǝl na ǝtaf gǝm ǝslere
Kǝta kirtuk pak sǝ tapaslay pay pak
Dǝsoŋgǝn dǝ ǝŋgla pay pakǝ.
Əgǝɗ suk Weza dǝsan an anadaw kaya
Na ǝkǝnahan Weza net pay pakǝ.

Refrain
Dǝlǝv namǝ delǝv mǝŋgluwen
Iste kaka ǝnnek nam gesiŋ
Ənnek nam gǝm ǝmpǝs namǝ
Sukiyi ǝŋgla dǝ ǝdiy kiyuk pakǝ.

Partition musicale de l'Hymne national du Cameroun en Guidar

 Nous nous proposons, de ce fait, de vulgariser  cet hymne national camerounais en langue Kaɗa. Il est question pour nous d’exprimer notre citoyenneté camerounaise à travers notre idiome. Une telle manière de procéder s’inscrit aussi dans le sillage des volontés étatiques de promotion de nos langues maternelles et nationales. À titre informatif, le texte de l’hymne national camerounais a été traduit en langue guidar par un groupe d’enseignants en juillet 2000.
Pour des difficultés d’ordre technique, la partition musicale que nous proposons ne contient pas le texte écrit avec les lettres de l’alphabet guidar (le ǝ y est par exemple remplacé par eu, le ɓ par b, le ŋ par ng et le ɗ par d). À chaque fois, l’utilisateur pourra se référer au texte même de l’hymne national en langue Kaɗa. Aussi, il importe de relever que des amendements peuvent éventuellement être apportés à notre partition musicale.



[1] Étudiant-chercheur, Université de Dschang, Ouest-Cameroun.

mardi 2 décembre 2014

JE PEUX AUSSI FAIRE MON ARBRE GÉNÉALOGIQUE

Nous proposons au visiteur de notre blog de faire son propre arbre généalogique en s’inspirant de l’exemple suivant. Après avoir enregistré l’image dans votre ordinateur ou dans un disque amovible, et après l’avoir imprimée vous essayerez de remplir les vides. Sans le savoir, et peut-être même sans le vouloir, cela va vous obligera à entrer dans l’histoire profonde de votre propre famille.



Nous vous disons « Du courage ! » pour ce périple dans l’histoire de votre famille. Pour le Guidar en particulier, sachez que la reconstitution de l’histoire de plusieurs familles permettra de reconstituer celle de tout un village, pourquoi pas celle de toute la famille Kaɗa. Qui sait si vous qui envisagez à l’instant de faire votre propre arbre généalogique et moi n’avons pas les mêmes arrière-arrière-grands parents !

N.B. : - Pour vos contributions, bien vouloir envoyer vos textes à l’adresse suivante : toumbapatale@gmail.com
        - Vous pouvez aussi nous retrouver sur Facebook : https://www.facebook.com/DiyNaKaa

MON ARBRE GÉNÉALOGIQUE

Par Christian TOUMBA PATALÉ[1]
Par-delà le nom qui permet de nous identifier au sein de la communauté ou d’identifier tout un groupe de personnes, le lien sanguin est précis quant aux investigations sur un individu et/ou sur un groupe social donnés. Ne dit-on pas souvent que le lien de sang est très fort et éternel ? L’idée de Nation chères à plusieurs États, tant prémodernes que modernes, n’est-elle pas sous-tendue par le sentiment d’appartenance à une même famille des peuples de ceux-ci, et de lien historique qui les unis ? En tout cas, la génétique ne nous dira pas le contraire en ce qui concerne surtout le lien de sang. C’est dans une telle logique que se situe toute approche généalogique, pourquoi pas génétique de tout groupe ethnique. Une telle manière de faire permet de remonter aux origines des faits, des événements, des choses et des réalités qui ont été, dans le passé, des facteurs décisifs pour l’actualisation du présent, et de ce que sera le futur. La chose socioculturelle n’est pas en marge d’une telle façon de procéder. L’idée d’arbre généalogique, certainement plus ou moins bien connue de beaucoup, est, en ce sens, très illustrative. Mon arbre généalogique ! Non ! Je n’épiloguerai pas, au sens propre des termes, sur mon propre arbre généalogique. Ce dont il est question ici est l’insistance sur la fonction, le rôle, l’importance et la place de l’arbre généalogique dans la vie de tout individu en général et celle du Kaɗa en particulier. À la vérité, l’utilisation des arbres généalogiques est très ancienne.

Une histoire très ancienne

L’utilisation des arbres généalogiques est très ancienne. Déjà, les mythologies retraçaient les générations des dieux. Dans la Bible, c’est l’une des généalogies les plus populaires qui est reconstituée dans l’Évangile selon saint Matthieu[2]. Il en allait de même pour la tradition islamique dans laquelle une parenté avec le prophète charrie de l’honneur à travers le temps. C’est ainsi que, de façon générale, l’arbre généalogique a été utilisé pour établir la noblesse du sang d’un individu (la différence entre l’esclave et l’homme libre par exemple). L’historique des questions généalogiques pourrait être bien longue[3]. Étant d’un domaine scientifique à part entière qui est la généalogie, l’arbre généalogique, comme son nom l’indique, est ainsi désigné par analogie au développement végétal. La généalogie, si je m’en tiens à la définition que donne le Petit Robert de la langue française 2012 est la « Suite d'ancêtres qui établit une filiation »[4], la « Science qui a pour objet la recherche de l'origine et de la filiation des familles »[5] et l’ « historique d’un évènement »[6]. On entendra alors parler d’ascendance, de descendance, de famille, de filiation, de lignée, de race, etc.

Des motivations, fonctions et importances variées
L’élaboration de l’arbre généalogique peut être faite par une généalogiste professionnel ou par soi-même pour identifier des ancêtres sur plusieurs générations.
-         Il permet alors de retracer l’histoire d’une ou de plusieurs familles. C’est d’ailleurs la principale raison qui pousse beaucoup à élaborer leurs arbres généalogiques. Car ce sont les arrière-grands-parents, les grands-parents et les parents qui ont fait de nous ce que nous sommes.
-         D’un point de vue psychologique, l’arbre généalogique peut permettre la liaison psychologique d’un individu avec ses ancêtres. Dès lors, les évènements tant joyeux que tristes seront pris pour ce qu’ils sont. Cela est très palpable avec les descendances qui n’ont pu connaître leurs ascendants (les enfants abandonnés notamment).
-         Entre autres, des secrets (oubliés ou inavoués) dont les impacts sont lourds dans le présent et le future peuvent être révélés.
-         L’arbre généalogique permet aussi d’éviter les liens prohibés tels l’inceste. Sur ce point la culture Kaɗa est très regardant lorsqu’il s’agit nomment de lier ses fils et filles à travers l’union du mariage. Deux membres d’un même clan ne peuvent être unis par le mariage[7].
-         Il s’agit également de voir comment trouver sa place et sa voie dans l’ensemble que constitue la famille. L’on ne naît pas ex nihilo. Dans un contexte économique et politique en particulier, l’accompagnement du client à long terme et du politique pourra être facilité.
-         La nécessité peut aussi s’imposer ; lorsqu’il est par exemple question d’héritage, de la comptabilité familiale (n’oublions pas que l’étymologie du mot économie nous renvoie avant tout à la gestion des biens de la famille), de l’assurance de la noblesse de la lignée, etc.

Une variété de représentations

La représentation de la généalogie d’un individu se veut avant tout arborescente. Il y a toujours un individu racine en bas de la page et des individus parents dans les branches et les feuilles. Il s’agit ici d’un arbre généalogique faisant ressortir l’ascendance d’un individu. Il pourra aussi s’agir de la représentation d’une descendance ; là, nous aurons plutôt plusieurs racines, représentants les descendants de cet individu, racines qui vont tous, à partir du bas, converger vers l’individu en question. Pour être précis, l’arbre généalogique ascendant vise la recherche des ancêtres d’un individu, tandis que celui descendant porte sur la descendance d’un couple bien défini.

À toi maintenant de faire ton arbre généalogique

Nous proposons au visiteur de notre blog de faire son propre arbre généalogique en s’inspirant de l’exemple suivant. Après avoir enregistré l’image dans votre ordinateur ou dans un disque amovible, et après l’avoir imprimée vous essayerez de remplir les vides. Sans le savoir, et peut-être même sans le vouloir, cela va vous obligera à entrer dans l’histoire profonde de votre propre famille.

Nous vous disons « Du courage ! » pour ce périple dans l’histoire de votre famille. Pour le Guidar en particulier, sachez que la reconstitution de l’histoire de plusieurs familles permettra de reconstituer celle de tout un village, pourquoi pas celle de toute la famille Kaɗa. Qui sait si vous qui envisagez à l’instant de faire votre propre arbre généalogique et moi n’avons pas les mêmes arrière-arrière-grands parents !


N.B. : - Pour vos contributions, bien vouloir envoyer vos textes à l’adresse suivante : toumbapatale@gmail.com
        - Vous pouvez aussi nous retrouver sur Facebook : https://www.facebook.com/DiyNaKaa



[1] Étudiant-chercheur, Université de Dschang, Ouest-Cameroun.
[2] 1, 1-18. La liste des parents de Jésus contient alors quarante-deux (42) noms repartis en trois séries de quatorze (14) noms. Avant cela le livre de la Genèse présentait les liens de parenté entre le peuple de Dieu et les premiers hommes créés par Dieu (Adam et Ève). Parallèlement, les auteurs de plusieurs livres de la Bible prennent le soin d’insister sur l’enracinement historique des faits.
[4] Rey (Debove) et et Rey (Alain), Le Nouveau Petit Robert de la langue française 2012, version électronique, texte remanié et amplifié, Le Robert/SEJER.
[5] Id.
[6] Id.
[7] Nous y reviendrons certainement dans un autre texte quand il sera question de réfléchir un tant soit peu sur la question du mariage chez les Kaɗa.

QUI SONT LES « ƊIY NA KAƊA » ?

Par Christian TOUMBA PATALÉ[1]


Qui sont les « Ɗiy na Kaɗa » ? Voilà une interrogation qui pose d’emblée le problème de la nature, de l’essence, de l’être, etc. de tout un peuple. L’on aurait d’ailleurs pu poser cette même préoccupation en des expressions similaires : Qui sont les « Kaɗa » ? Qui sont les Guidar ? Qui sont les « Baïnawa » ? Que veut dire Guidar ou « Baïnawa » ? Dans toutes ces formulations, la première question garde plus ou moins son sens. Tout compte fait, toute tentative de réponse à l’une comme à l’autre de ces questions devrait donner un savoir totalisant sur ce peuple qui fait l’objet principal de ce Blog. Seulement, une difficulté demeure : peut-on envisager définir l’être entier d’un homme, plus encore de tout un peuple ou d’un groupe de personnes, sans pour autant tomber dans une approximation sémantique et définitionnelle ; ceci, lorsque l’on sait que l’homme, dans sa singularité ou dans son appartenance à une société, est marqué par un dynamisme ? Mieux, la saisie intégrale de l’essence d’une culture peut-elle être effective, même lorsque celle-ci n’existe plus à travers ses peuples ?[2] Le piège ne serait-il pas plutôt de prétendre définir, en l’enfermant dans des mots, la consubstantialité de tout un groupe ethnique, sans pour autant arriver à le faire, mais plutôt à le faire sous l’angle de « sa propre » subjectivité et de « ses propres » penchants ? Loin de nous l’idée d’exposer, dans son entièreté, ce que signifient, respectivement, les termes et expressions « Guidar », « Baïnawa », « Kaɗa », « ma Kaɗa » ou « Ɗiy na Kaɗa », il s’agira surtout de les situer comme étant des « réalités », des « entités » ou des « unités » ethniques, linguistiques et socioculturelles.


I- L’unité ethnique et linguistique

Pour commencer, il faut le reconnaître, les « Ɗiy na Kaɗa », encore appelés Guidar, forment ce peuple de personnes qui parlent la langue guidar ou « ma Kaɗa ». Ainsi, le constat que l’on peut faire à partir de ces propos liminaires est celui de la mise en relation de l’ethnie à une réalité linguistique. Seulement, tout ne se limite pas à la simple langue que partagent entre eux les Guidar ; ce peuple a toute une histoire.

1-    Une tentative de consubstantialisation

En tant que groupe ethnique, c'est-à-dire comme ensemble d'individus que rapprochent un certain nombre de caractères de civilisation, notamment la communauté de langue et de culture, les Guidar font partir des 22 millions[3] d’âmes environ réparties en 250 à 300 groupes ethniques que compte le Cameroun. Ils s’inscrivent dans l’une des quatre grandes familles linguistiques que l’on retrouve en Afrique, dont trois au Cameroun. Dans le cas précis de ce pays du Golfe de Guinée, nous avons le « phylum afroasiatique (mito-sémitique) », le « nilo-saharien » et le « niger-kordofan ». Le « phylum afro-asiatique » dans lequel figure le peuple guidar a deux familles : la « famille sémitique » et la « famille tchadique ». « Cette dernière, nous dit Patrick Toumba Haman, totalise 57 langues qui se subdivisent en cinq branches : la branche ouest, la branche centre-ouest, la branche sud, la branche est et la branche centre-est au sein de laquelle se retrouve le guidar encore appelé kada »[4].
Aussi utilise-t-on, au Cameroun, une autre forme de subdivision du territoire national, mais cette fois-ci en aires culturelles : l’aire Bantou, l’aire Grassfields, l’aire Sawa et l’aire Soudano-sahélienne. Les Guidar font partir de l’aire Soudano-sahélienne. Qu’à cela ne tienne, il importe de relever que les Baïnawa sont divisés en quatre clans, nommément les Moukdara, les Mambaya, les Monsokoyo et les Mbana[5]. Constitués d’environ 3 000 âmes aujourd’hui, ils s’inscrivent dans la logique de toute une lignée historique.

2-    Un peu d’histoire

Il était une fois, un peuple, un peuple qui, après de maintes pérégrinations, se constitua en un groupe ethnique…
L’origine du peuple guidar se situerait dans l’Égypte de la période pharaonique. Les Guidar viendraient précisément de la vallée du Nil, ceci, en passant par le Soudan, les alentours du Lac Tchad et les Monts Mandara. Ils occupent aujourd’hui les territoires du département du Mayo-Louti au Cameroun et de la région du Mayo-Kebbi Ouest du Tchad. Tout serait, en effet, parti de la chute de l’Égypte pharaonique. C’est ainsi que plusieurs peuples vont commencer des migrations. « Ces peuples, parmi lesquels se retrouveraient les Guidar, ont pris la direction du Sud et de l’Ouest du continent noir »[6].

Périple du peuple guidar de la Vallée du Nil jusqu’à son territoire actuel[7]

Après la déchéance de certains empires, des migrations multipliées et la dispersion causée par l’empereur du Bournou (Idriss Alaoma), les Guidar et d’autres groupes tels que les Daba, les Fali et les Mambaï vont s’installer dans les Monts Mandara. Ils vont ensuite descendre de façon progressive dans la vallée du Mayo-Louti, nom d’un cours d’eau (Mayo-Louta) et dont porte encore aujourd’hui un département (département dont le chef-lieu est Guider) de la Région du Nord du Cameroun. Les Guidar vont dont aussi se retrouver dans les régions du Mayo-Kebbi Ouest et, pour quelques-uns, accompagnés des Moudang, du Mayo-Kebbi Est du Tchad. Ils sont aussi repartis dans la région du Nord du Cameron, notamment dans le département du Mayo-Louti et les localités de Ngong, Lagdo, Pitoa, Rey Bouba, etc. avec, entre autres, les autres régions du Septentrion du pays (l’Adamaoua et l’Extrême Nord) ; certaines de ces populations se trouvent aussi dans les autres parties du pays.

 Localisation géographique du département du Mayo-Louti au Cameroun et des régions du Mayo-Kebbi Ouest et du Mayo-Kebbi Est au Tchad

3-    En bref ?

Somme toute, la culture des « Kaɗa » s’inscrit donc dans la diversité et la richesse du patrimoine socioculturel et artistique africain. Au-delà des langues officielles du Cameroun et du Tchad que sont le français, l’anglais et l’arabe, la langue des Baïnawa vient s’illustrer comme étant une réalité linguistique nationale, et pourquoi pas internationale, à part entière. Toutes choses qui contribueront d’ailleurs à densifier et à diversifier la caractérisation de ceux-ci.

II- De la multiplicité/diversité de dénominations

Dans leur quotidien, les hommes utilisent des « termes » ou des « noms » pour s’identifier les uns les autres. Il en va de même pour les groupes ethniques. Ceux-ci ont des dénominations qui permettent de les distinguer des autres groupes. Ces appellations peuvent être données par eux-mêmes et/ou par les autres. C’est ainsi que dans le cas des Guidar, tout individu qui aurait eu à séjourner dans leurs localités connaîtrait certainement le mot « Baïnawa ». Quel est, en effet, la signification d’un tel mot ? S’agit-il d’une notion rattachée à une histoire mythologique, ou simplement d’une question de vision-visée-finalité légendaire ? Du moins serait-il plutôt question d’une qualification faite par d’autres, peut-être dans un sens mélioratif/laudatif ou péjoratif/dépréciatif du peuple ? Ne désigne-t-on pas souvent un peuple par sa langue ou par son territoire ?

1-    Guidar : mon ami ?

Le terme Guidar qui vient de dardar, le nom du clan fondateur moukadara, désigne littéralement « les gens bien forts, bien "damés" ». Le terme Guidar est aussi un paronyme de Guider[8]. Il s’agit surtout d’un rapprochement qui est fait entre le peuple et la principale ville dans laquelle se trouve ce peuple. Il importe cependant de relever que les habitants de la localité de Guider ne sont pas tous des Guidar dans le sens Ɗiy na Kaɗa du terme. C’est ainsi que territorialement parlant, les Daba, les Mambay, le Guiziga et les Fali peuvent faire partir des Guidar, ceci comme habitants de Guider.
Un autre mot utilisé pour désigner le Guidar est « Baïnawa » ou « Baynawa », nom qui est traduit littéralement par « Mon ami »[9]. Il s’agirait certainement d’une écoute fréquente des Guidar qui s’interpellent. Le passant étranger, ignorant de la langue prendrait donc simplement le mot fréquemment suivi : Baïnawa, « Baridi baïnawa ? », « Djami tagaïda baïnawa », etc. Seulement, l’on ne saurait se limiter à la seule appellation de provenance externaliste. Selon une approche internaliste, les Guidar sont appelés « Ɗiy na Kaɗa » ; c'est-à-dire ceux qui parlent la langue guidar ou ma Kaɗa.

2-    Le Guidar ou celui qui parle le Guidar ?

« Comme toute langue n’existe que par rapport à un peuple, il serait bon de parler des locuteurs de la langue guidar qui sont eux-mêmes appelés peuple guidar. »[10] Un tel raisonnement peut-il encore être à l’ordre du jour ? En tout cas c’est une problématique qui doit faire l’objet de tout un débat. Suffit-il de parler la langue d’un groupe ethnique pour prétendre faire partir du groupe, bien que toute langue se définisse par un peuple ? Tous ceux qui appartiennent à un tel peuple s’expriment-ils toujours dans leur langue ?
Au-delà de toutes ces interrogations nous retiendrons quelques conclusions personnelles[11] :
-         Est Guidar, toute personne dont le père est Guidar ; ceci étant donné que la généalogie est patriarcale nonobstant justement l’appellation de la langue nationale en terme de « langue maternelle ».
-         Les épouses des Guidar (et certainement des enfants d’adoption), bien que n’étant pas Guidar par filiation biologique, peuvent faire partir du groupe ethnique. Ces épouses et ces « fils d’adoption » participent plus ou moins à toutes les activités culturelles et peuvent prendre part aux rencontres des associations à caractère culturel, etc.
-         Il ne suffit pas pour une personne non-Guidar qui parle la langue guidar de prétendre appartenir au groupe ethnique Guidar ; mais c’est du moins un esprit à louer, à savoir amener le plus nombreux possible de personnes à parler la langue Guidar. Parmi les personnes non-Guidar qui envisagent parler la langue des Kaɗa nous pouvons citer toutes les personnes vivant avec et parmi les Guidar, et toute personne de bonne volonté[12].


Au bout du compte, une chose est à retenir : l’ethnie Guidar est très riche dans la diversité de ses constituants. Elle est formée d'éléments très différents, souvent disparates et hétérogène, éléments qui participent pourtant à son homogénéité et à sa solidité.


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[1] Étudiant-chercheur, Université de Dschang, Ouest-Cameroun.
[2] L’exemple des peuples de l’Égypte pharaonique ou des Sao nous en dit d’ailleurs beaucoup. Il n’est pas toujours aisé de cerner les réalités de ces peuples dans tous leurs contours malgré le fait qu’ils n’existent.
[3] Cf. Rapport de présentation des résultats définitifs du 3ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat de novembre 2005 au Cameroun, Livre "Rapport de Présentation des résultats définitifs, 22 avril 2010, par le Bureau Central des Recensements et des Études de Population.
[4] Cf. « Le peuple guidar : ses origines, ses traditions et l’impact de la modernité occidentale », Patrick TOUMBA HAMAN, Cadre d’études au ministère des enseignements secondaires, à l’occasion de l’ouverture du laboratoire de ressources orales à Yaoundé le 26 juin 2009.
[5] Cf. R.G. Schuh, Données de la langue Guidar (MA KADA), Yaoundé, Société Internationale de Linguistique, 1987.
[6] P. Toumba Haman, « Le peuple guidar : ses origines, ses traditions et l’impact de la modernité occidentale », op. cit., p. 3.
[7] Toutes les images utilisées dans cet article sont tirée de Google Earth, 17 février 2014.
[8] Cf. C. Collard, « La Société guidar du Nord-Cameroun », in L’homme, 1971, tome 11, n° 4, pp. 91-95.
[9] « Baï » qui veut dire ami et « Nawa », mon.
[10] P. Toumba Haman, « Le peuple guidar : ses origines, ses traditions et l’impact de la modernité occidentale », op. cit., p. 1.
[11] Beaucoup de précisions peuvent encore être apportés par des personnes-ressources plus averties.
[12] Peut-être pour des questions de recherches à caractère scientifique en histoire ou études africaines par exemple.