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vendredi 14 juillet 2017

Premier Festival Culturel Guidar


Premier Festival de la Culture Guidar du 03 au 05 Novembre 2017 à Guider

C
a y est ! La 2e Assemblée générale ordinaire (AGO) de notre association, GUMA-ASPROCG, va se tenir cette année, les 3, 4 et 5 novembre, à Guider, son siège. Couplé à cet événement, aura lieu la toute première édition du festival culturel guidar. 
Pour des raisons diverses, nous n’avons pu tenir le rythme normal d’une assemblée tous les deux ans. En effet, après la première AGO de 2011, nous aurions dû en tenir une en 2013 et une autre en 2015. On n’a pas pu le faire. Qu’à cela ne tienne, aujourd’hui, nous sommes décidés à organiser cette importante rencontre qui apparaît, au vu du succès des deux précédentes assemblées (l’Assemblée générale constitutive de 2009 et la 1ère AGO de 2011) comme des grands moments de retrouvailles et de réflexion pour le peuple guidar. Nous allons y faire le point de l’évolution de notre association et prendre les résolutions pour lui redonner un nouvel élan. Il s’agira également d’une assemblée élective. Plusieurs membres du Bureau exécutif et du Comité permanent des conseillers nous ont définitivement quittés depuis la dernière occasion. Il faudrait donc les remplacer. Mais aussi et surtout, il faudrait donner l’occasion à ceux et celles de nos frères et sœurs qui ont de meilleures potentialités et dispositions de prendre des responsabilités pour booster le fonctionnement de notre association. J’en appelle donc à tous ceux qui souhaitent assumer des postes de responsabilité au sein des différents organes de notre association de se préparer en conséquence en se mettant en règle : disposer d’une carte de membre en bonne et due forme et s’être acquitté de toutes ses cotisations.
Un événement pouvant en cacher un autre, nous avons décidé d’organiser concomitamment la première édition du festival culturel guidar. Qu’est-ce qu’un festival ? Pourquoi organiser un festival guidar ?
Parmi les nombreuses définitions qu’en donnent les spécialistes, on peut retenir tout simplement qu’un festival est une manifestation à caractère festif, organisée à époque fixe et récurrente (annuellement, le plus souvent) autour d'une activité liée au spectacle (musique, cinéma), aux  arts, aux loisirs, etc., d'une durée de un ou plusieurs jours. Luc Benito dans son ouvrage Les festivals en France : Marchés – enjeux et alchimie définit le festival comme « une forme de fête unique, célébration publique d’un genre artistique dans un espace-temps réduit ». De cette définition, on comprend qu’un festival est un projet « détonnant » dans la mesure où chaque festival est un évènement « unique » en son genre et festif.
Un internaute publiait sur sa page Facebook le 9 novembre 2012 un article sur la prolifération des festivals culturels au Cameroun. Il citait notamment le Nguon chez les Bamoun, le Ngondo du peuple Duala, le Mbog-lia des Bassa ou encore le festival culturel Yem-Yem. On pourrait en ajouter bien d’autres comme le Tokna Massana qui vient de tenir en avril dernier sa 6e édition à Bongor. Et il s’interrogeait : « Et si tout ce vaste déploiement n’était que de la poudre aux yeux destinée à dissimuler stratégiquement certaines manœuvres politiciennes inavouables ? Et si par malheur, ces rendez-vous considérablement populaires préparaient sournoisement autre chose que ce qui est généralement et généreusement proclamé à la face  du monde ? »
Alors, est-ce que l’organisation du festival culturel guidar répond-il à la mode ou cache-t-il un agenda mesquin ?
En fait, organiser un festival c’est répondre à un certain nombre de questions : Quoi ? Pourquoi ? Pour qui ? Comment ? Pour nous, la réponse à ces questions éclaire en même temps notre réelle ambition. Quoi ? Un festival culturel guidar. Pourquoi ? La question du bienfondé du festival culturel guidar a été posée dès la naissance même de GUMA-ASPROCG. Les réflexions qui ont mené à la création de l’association ont identifié l’organisation d’un festival culturel comme instrument indispensable pour la sauvegarde et la promotion de la culture guidar. La première AGO a également adopté le festival parmi les actions du programme. Pour qui ? Pour le peuple guidar, d’abord, mais aussi pour tous les peuples du Mayo Louti et tous hommes intéressés par la culture universelle. Comment ou quel contenu ? Notre festival culturel comportera des danses et chants traditionnels ; les prestations des artistes-musiciens modernes guidar ; des expositions de l’art et de la cuisine guidar ; la construction d’une concession guidar ; des conférences-débats. En clair, le festival culturel entre dans le cadre des actions phares qui doivent concourir à la défense et à la promotion de la culture guidar, comme défini par notre association culturelle, GUMA-ASPROCG. C’est tout, c’est grandiose, c’est vital pour les Guidar et pour la culture tout court, c’est noble ! Il n’est donc pas nécessaire de lui trouver une autre raison d’être.
Cela étant, le festival culturel guidar n’occupe pas tout l’espace des festivals dans notre département ou chez Guidar. Des festivals similaires peuvent être organisés par les peuples voisins, ce qui serait une bonne chose pour l’expression de la diversité culturelle du Cameroun. Des festivals thématiques autour de la danse, des chants, de l’artisanat, peuvent être organisés par d’autres associations ; par exemple des organisations estudiantines. Chaque festival ayant son propre champ d’action, sa définition dans le temps et dans l’espace, il ne saurait y avoir de concurrence malsaine.
Ceci étant posé, la phase pratique de l’organisation de notre festival a commencé. Nous avons adopté le nom : GUMA-Festival culturel guidar. Pourquoi GUMA ? Le guma, c’est le grand tamtam qui symbolise la danse la plus populaire en pays guidar et qui se joue lors des plus grands événements : les fêtes annuelles des villages, la fête des jumeaux et, de nos jours, toutes les grandes manifestations publiques. C’est le nom et le logo qui sont également liés à notre association culturelle, GUMA-ASPROCG. Un logo du festival a également été adopté, consistant en un cercle comportant au centre le guma devant une montagne, symbolisant les lieux d’implantation des principaux villages du pays guidar ; le nom du festival et en guidar, la phrase Ma henzi? net ?iy na Ka?a qui veut dire « culture guidar » sont inscrits autour de ces symboles. Le thème général du festival est "Environnement, culture et santé : des évolutions à maîtriser". Il est question de nous interroger sur les conséquences de la dégradation de notre environnement. La culture, c’est l’adaptation d’un peuple à son environnement. Si celui-ci change profondément, soit le peuple adapte sa culture pour continuer à y vivre, soit il migre ou il disparaît. La tendance actuelle à la migration des Guidar hors de leur territoire d’origine sera-t-elle la seule réponse au changement de leur environnement ? Telle est la problématique que nous aurons à affronter de plus en plus. Le lieu sera Guider, capitale du pays guidar et siège de notre association. Les dates : les 3, 4 et 5 novembre 2017. Parmi les outils de promotion de l’image du festival, nous avons décidé de confectionner un pagne. Des commissions ont été mises en place. 
Les préparatifs sont donc bien lancés. Nous sommes notamment à la recherche des financements. Tous les Guidar, fiers de leur culture, doivent se mobiliser comme un seul homme pour la réussite de cet événement essentiel pour leur survie. Aucun apport, quel qu’il soit, ne sera de trop pour organiser une belle fête à Guider. Vous pouvez et devez vous servir de ce site internet de notre association pour faire vos propositions. Mais nous invitons aussi tous ceux qui animent des réseaux sociaux ou des groupes de discussions sur Whatapp et autres mailings groupes de partager les points de vue constructifs sur cet événement.

Albert Douffissa
Président du BE de GUMA-ASPROCG et du Festival GUMA



jeudi 21 mai 2015

Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ (Ô Cameroun berceau de nos ancêtres)

Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ
Couplet
Aw Kamerun gǝla marbet deŋgiɗmǝ.
Adaw daŋga dǝ kotorok naŋgla Zazaya.
Va paya gabaya nok dǝsan gǝni
Mahenzin ɓǝɓǝl na ǝtaf gǝm ǝslere
Kǝta kirtuk pak sǝ tapaslay pay pak
Dǝsoŋgǝn dǝ ǝŋgla pay pakǝ.
Əgǝɗ suk Weza dǝsan an anadaw kaya
Na ǝkǝnahan Weza net pay pakǝ.
Refrain
Dǝlǝv namǝ delǝv mǝŋgluwen
Iste kaka ǝnnek nam gesiŋ
Ənnek nam gǝm ǝmpǝs namǝ
Sukiyi ǝŋgla dǝ ǝdiy kiyuk pakǝ.

lundi 18 mai 2015

NOTRE CITOYENNETÉ CAMEROUNAISE EXPRIMÉE À TRAVERS NOS IDIOMES



Par Christian TOUMBA PATALÉ[1]
 S’il y a un élément qui, en plus du nom d’un pays, du drapeau, du territoire et des pièces d’identité, permet de reconnaître la nationalité d’un peuple c’est, bel et bien, son hymne national. Chant solennel en l’honneur de la patrie, l’hymne national exprime de façon poétique la joie et l’enthousiasme d’appartenir à une nation. Symphonique ou non, les hymnes nationaux sont généralement adaptés aux réalités musicales locales. C’est dire que, par-delà le style classique que la sonorité d’un hymne national peut avoir, les styles musicaux que peut charrier celui-ci sont multiformes. Chants de ralliement ou de prière, les hymnes nationaux portent en eux l’esprit même des nations. Le Ô Cameroun berceau de nos ancêtres ou O Cameroon, Thou Cradle of our Fathers ne déroge pas à une telle logique.

Tirant ses origines d’un chant patriotique de ralliement composé en 1928 à l’École Normale de la Mission Presbytérienne de Foulassi, l’hymne national du Cameroun est adopté par l’Assemblée Législative du Cameroun (ALCAM) à travers la Loi n° 57/47 du 5 novembre 1957, loi portant création d’un hymne de l’État du Cameroun.  Le contexte de composition de l’hymne est, en effet, lié au contexte de la visite du gouverneur français Marchand. La musique composée par Moïse Nyatte Nko’o et René Jam Afane est adaptée au texte écrit pas Samuel Minkio Bamba. Après son adoption, l’hymne subit des modifications, notamment pour des raisons de conformité historiques et socio-psychologiques. C’est la Loi n° 70/LF/4 du 20 mai 1970 qui apportera ces modifications dans le texte original.
Loin de la barbarie et de la sauvagerie d’en tant ce sont, désormais, la jalousie de la liberté, l’unité du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, le service, le devoir patriotique, le vrai bonheur, l’amour et le grand honneur qui sont exaltés et proclamés de façon solennelle tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national. Il va quand même falloir attendre la Loi n° 78/02 du 12 juillet 1978 pour voir l’officialisation des deux versions de l’hymne (en français et en anglais), ceci matérialisant le caractère bilinguiste et biculturaliste des institutions et des administrations étatiques et nationales. Les camerounais, à travers leur diversité ethnique et linguistique, s’approprient dès lors les mots et les textes de leur hymne, ceci à travers des processus d’inculturation ; il s’agit principalement de la traduction de l’hymne national dans les langues nationales. C’est ainsi que l’on aura par exemple l’hymne national camerounais traduit en langue Kaɗa : Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ.

Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ


Couplet
Aw Kamerun gǝla marbet deŋgiɗmǝ.
Adaw daŋga dǝ kotorok naŋgla Zazaya.
Va paya gabaya nok dǝsan gǝni
Mahenzin ɓǝɓǝl na ǝtaf gǝm ǝslere
Kǝta kirtuk pak sǝ tapaslay pay pak
Dǝsoŋgǝn dǝ ǝŋgla pay pakǝ.
Əgǝɗ suk Weza dǝsan an anadaw kaya
Na ǝkǝnahan Weza net pay pakǝ.

Refrain
Dǝlǝv namǝ delǝv mǝŋgluwen
Iste kaka ǝnnek nam gesiŋ
Ənnek nam gǝm ǝmpǝs namǝ
Sukiyi ǝŋgla dǝ ǝdiy kiyuk pakǝ.

Partition musicale de l'Hymne national du Cameroun en Guidar

 Nous nous proposons, de ce fait, de vulgariser  cet hymne national camerounais en langue Kaɗa. Il est question pour nous d’exprimer notre citoyenneté camerounaise à travers notre idiome. Une telle manière de procéder s’inscrit aussi dans le sillage des volontés étatiques de promotion de nos langues maternelles et nationales. À titre informatif, le texte de l’hymne national camerounais a été traduit en langue guidar par un groupe d’enseignants en juillet 2000.
Pour des difficultés d’ordre technique, la partition musicale que nous proposons ne contient pas le texte écrit avec les lettres de l’alphabet guidar (le ǝ y est par exemple remplacé par eu, le ɓ par b, le ŋ par ng et le ɗ par d). À chaque fois, l’utilisateur pourra se référer au texte même de l’hymne national en langue Kaɗa. Aussi, il importe de relever que des amendements peuvent éventuellement être apportés à notre partition musicale.



[1] Étudiant-chercheur, Université de Dschang, Ouest-Cameroun.