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mardi 2 décembre 2014

MON ARBRE GÉNÉALOGIQUE

Par Christian TOUMBA PATALÉ[1]
Par-delà le nom qui permet de nous identifier au sein de la communauté ou d’identifier tout un groupe de personnes, le lien sanguin est précis quant aux investigations sur un individu et/ou sur un groupe social donnés. Ne dit-on pas souvent que le lien de sang est très fort et éternel ? L’idée de Nation chères à plusieurs États, tant prémodernes que modernes, n’est-elle pas sous-tendue par le sentiment d’appartenance à une même famille des peuples de ceux-ci, et de lien historique qui les unis ? En tout cas, la génétique ne nous dira pas le contraire en ce qui concerne surtout le lien de sang. C’est dans une telle logique que se situe toute approche généalogique, pourquoi pas génétique de tout groupe ethnique. Une telle manière de faire permet de remonter aux origines des faits, des événements, des choses et des réalités qui ont été, dans le passé, des facteurs décisifs pour l’actualisation du présent, et de ce que sera le futur. La chose socioculturelle n’est pas en marge d’une telle façon de procéder. L’idée d’arbre généalogique, certainement plus ou moins bien connue de beaucoup, est, en ce sens, très illustrative. Mon arbre généalogique ! Non ! Je n’épiloguerai pas, au sens propre des termes, sur mon propre arbre généalogique. Ce dont il est question ici est l’insistance sur la fonction, le rôle, l’importance et la place de l’arbre généalogique dans la vie de tout individu en général et celle du Kaɗa en particulier. À la vérité, l’utilisation des arbres généalogiques est très ancienne.

Une histoire très ancienne

L’utilisation des arbres généalogiques est très ancienne. Déjà, les mythologies retraçaient les générations des dieux. Dans la Bible, c’est l’une des généalogies les plus populaires qui est reconstituée dans l’Évangile selon saint Matthieu[2]. Il en allait de même pour la tradition islamique dans laquelle une parenté avec le prophète charrie de l’honneur à travers le temps. C’est ainsi que, de façon générale, l’arbre généalogique a été utilisé pour établir la noblesse du sang d’un individu (la différence entre l’esclave et l’homme libre par exemple). L’historique des questions généalogiques pourrait être bien longue[3]. Étant d’un domaine scientifique à part entière qui est la généalogie, l’arbre généalogique, comme son nom l’indique, est ainsi désigné par analogie au développement végétal. La généalogie, si je m’en tiens à la définition que donne le Petit Robert de la langue française 2012 est la « Suite d'ancêtres qui établit une filiation »[4], la « Science qui a pour objet la recherche de l'origine et de la filiation des familles »[5] et l’ « historique d’un évènement »[6]. On entendra alors parler d’ascendance, de descendance, de famille, de filiation, de lignée, de race, etc.

Des motivations, fonctions et importances variées
L’élaboration de l’arbre généalogique peut être faite par une généalogiste professionnel ou par soi-même pour identifier des ancêtres sur plusieurs générations.
-         Il permet alors de retracer l’histoire d’une ou de plusieurs familles. C’est d’ailleurs la principale raison qui pousse beaucoup à élaborer leurs arbres généalogiques. Car ce sont les arrière-grands-parents, les grands-parents et les parents qui ont fait de nous ce que nous sommes.
-         D’un point de vue psychologique, l’arbre généalogique peut permettre la liaison psychologique d’un individu avec ses ancêtres. Dès lors, les évènements tant joyeux que tristes seront pris pour ce qu’ils sont. Cela est très palpable avec les descendances qui n’ont pu connaître leurs ascendants (les enfants abandonnés notamment).
-         Entre autres, des secrets (oubliés ou inavoués) dont les impacts sont lourds dans le présent et le future peuvent être révélés.
-         L’arbre généalogique permet aussi d’éviter les liens prohibés tels l’inceste. Sur ce point la culture Kaɗa est très regardant lorsqu’il s’agit nomment de lier ses fils et filles à travers l’union du mariage. Deux membres d’un même clan ne peuvent être unis par le mariage[7].
-         Il s’agit également de voir comment trouver sa place et sa voie dans l’ensemble que constitue la famille. L’on ne naît pas ex nihilo. Dans un contexte économique et politique en particulier, l’accompagnement du client à long terme et du politique pourra être facilité.
-         La nécessité peut aussi s’imposer ; lorsqu’il est par exemple question d’héritage, de la comptabilité familiale (n’oublions pas que l’étymologie du mot économie nous renvoie avant tout à la gestion des biens de la famille), de l’assurance de la noblesse de la lignée, etc.

Une variété de représentations

La représentation de la généalogie d’un individu se veut avant tout arborescente. Il y a toujours un individu racine en bas de la page et des individus parents dans les branches et les feuilles. Il s’agit ici d’un arbre généalogique faisant ressortir l’ascendance d’un individu. Il pourra aussi s’agir de la représentation d’une descendance ; là, nous aurons plutôt plusieurs racines, représentants les descendants de cet individu, racines qui vont tous, à partir du bas, converger vers l’individu en question. Pour être précis, l’arbre généalogique ascendant vise la recherche des ancêtres d’un individu, tandis que celui descendant porte sur la descendance d’un couple bien défini.

À toi maintenant de faire ton arbre généalogique

Nous proposons au visiteur de notre blog de faire son propre arbre généalogique en s’inspirant de l’exemple suivant. Après avoir enregistré l’image dans votre ordinateur ou dans un disque amovible, et après l’avoir imprimée vous essayerez de remplir les vides. Sans le savoir, et peut-être même sans le vouloir, cela va vous obligera à entrer dans l’histoire profonde de votre propre famille.

Nous vous disons « Du courage ! » pour ce périple dans l’histoire de votre famille. Pour le Guidar en particulier, sachez que la reconstitution de l’histoire de plusieurs familles permettra de reconstituer celle de tout un village, pourquoi pas celle de toute la famille Kaɗa. Qui sait si vous qui envisagez à l’instant de faire votre propre arbre généalogique et moi n’avons pas les mêmes arrière-arrière-grands parents !


N.B. : - Pour vos contributions, bien vouloir envoyer vos textes à l’adresse suivante : toumbapatale@gmail.com
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[1] Étudiant-chercheur, Université de Dschang, Ouest-Cameroun.
[2] 1, 1-18. La liste des parents de Jésus contient alors quarante-deux (42) noms repartis en trois séries de quatorze (14) noms. Avant cela le livre de la Genèse présentait les liens de parenté entre le peuple de Dieu et les premiers hommes créés par Dieu (Adam et Ève). Parallèlement, les auteurs de plusieurs livres de la Bible prennent le soin d’insister sur l’enracinement historique des faits.
[4] Rey (Debove) et et Rey (Alain), Le Nouveau Petit Robert de la langue française 2012, version électronique, texte remanié et amplifié, Le Robert/SEJER.
[5] Id.
[6] Id.
[7] Nous y reviendrons certainement dans un autre texte quand il sera question de réfléchir un tant soit peu sur la question du mariage chez les Kaɗa.

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