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lundi 4 juin 2018

Quelques prières usuelles de l’Église Catholique Romaine en Guidar

1-    Dǝ wiya na Afǝn (Au nom du Père – Signe de croix)

Dǝ wiya na Afǝn
na Wǝtǝn
may na Zeŋgile Senido
Amen.

2-    Afǝm an edesiŋ (Notre Père qui es aux cieux – Pater Noster qui est in cæli)

Afǝm an edesiŋ
ɗiy pak degakdakanǝngǝn wiya noko
dǝɗiykungǝn ka mǝliy neti
dǝprǝmnǝngǝn moka ka dǝlvofuŋ va edisiŋ.
Apsǝm dǝpaŋk way nam na paypakǝ applan mbrayin
namǝ, va mǝdapplan sǝka walaŋmǝ, kǝɓoŋgǝn akam
dagɗa mbrayni ; atrǝm sǝka zǝga mbrayni. Amen.

3-    In tat usɗoko Mariya (Je vous salue Marie – Ave Maria)

In tat usɗoko Mariya.
kǝbǝk grasiya, Maŋgǝva tay di isi, is mattuŋuk sǝ weleŋit gul pakǝ. Yezu Wutuko mettiŋgin i.
Mariya senido Ma Maŋgǝlva aɓuh mok viyǝm mǝgǝɗ
Mbrayni, gǝgaŋka, dǝ pay na mta namǝ. Amen.

4-    In tat ǝtaf Maŋgǝlva (Je crois en Dieu – Credo)

In tat ǝtaf Maŋgǝlva, Afǝn mǝzawɓap pakǝ, mǝz dǝgɗa edisiŋ gǝm delva ; dǝ Yezu Kristu wǝtǝn makatǝrgǝni Daya namǝ, Zeŋgile Senido dǝdiy daway nani, ŋbuɓɓo Mariya tǝwa, Yezu Kristu, azǝmǝk saha aba mǝliy Ponse Pilate, mǝkpa’ni aka mǝzlurehe, amtǝka, mǝndǝkni, ambatǝk a tǝkiy net mimtiti, esilik pay mohoko’o, epeŋk edisiŋ, asanǝk dǝka va dǝzǝŋ na Maŋgǝlva Afǝn mǝzawɓap pakǝ, sǝdak adazzan ǝtaw sariya sit ɗiy medereti may sit mimtiti.
In tat ǝtak Zeŋgile Senido, Egliz katolik, ǝsap net senibe, ǝpplan mbrayni, isiliye ne zit ɗiyi, ǝnziya medereti handolu.
Amen.

5-    In tat ǝnahsǝn Maŋgǝlva (Je confesse à Dieu Tout Puissant – Confiteor)

In tat ǝnahsǝn Maŋgǝlva mezzawɓap pakǝ, nǝzǝnǝk ebet milmiŋgiɗwa ; nǝgǝɗǝk mbrayni : dǝɗɗumo, duwpele, dagɗa zǝga gǝm ɗǝ ǝppla ǝgɗa zǝga an na gɗa.
Ha’aw nǝgǝɗǝk mbrayin tǝstǝsǝ.
Vi waski nǝdawɓuh maw sǝt ŋguɓɓo Mariya, sit maslayɗe na Maŋgǝlwa gǝm sit senibe pake gǝm sukum milmiŋgiɗwa, keɓuhnǝngǝn mokum sǝn Maŋgelwa Daya nam viwa.

Mettiŋgin aka Afǝn aka Wǝtǝn may aka Zeŋgile Senido
Va mettiŋgin gǝgaŋka handolu addǝf ǝzva pakǝ. Amen.

Mǝgakdakansǝm Afǝn, Wǝtǝn. gǝm Zengile senido.
Va mettiŋgin gǝgaŋka handolu addǝf ǝzva pakǝ. Amen.

6-    Uɓuhma Na ŋgla (Acte de Charité)

Maŋgǝlva nawa, is tat ǝŋgluwu tǝstǝsǝ day ki zǝga mbrǝn pakǝ, vi moggok kǝnan sowɓa ; in tat ǝŋgluw ɗiy mbrit va nǝŋgluw zuw vi kaŋgluwko.

7-    Uɓuhma Na Wtafa (Acte d’Espérance)

Maŋgǝlva nawa, in tat ǝtaf an kǝssak akani may Egliz adawzaŋgiyǝm akani, vi mok azlzlaɓ ɓa, may kawmakam dǝrwa ɓa.

8-    Uɓuhma Na Wga Maŋgǝlva (Acte de Foi)

Maŋgǝlva nawa, in tat ǝga sǝ voko, kǝvaygǝn grasiya nok aka dǝlva, edisiŋ handolu, nǝsawgǝn di isi, dǝza ki wǝza na Yasu Kristu.

9-    Uɓuhma Na Wɗiy Marava (Acte de Contrition)

Maŋgǝlva nawa, in tat ǝɗiy marava diɗa na mbrayin nawa, vi moggok kǝnani, vi kaŋgla mbrayin ɓa : pay an ebe dǝ grasiya noko abbohsuwa, kǝta nǝdagɗa mbrayin ɓa, wanǝfaɗsuko.

lundi 18 mai 2015

NOTRE CITOYENNETÉ CAMEROUNAISE EXPRIMÉE À TRAVERS NOS IDIOMES



Par Christian TOUMBA PATALÉ[1]
 S’il y a un élément qui, en plus du nom d’un pays, du drapeau, du territoire et des pièces d’identité, permet de reconnaître la nationalité d’un peuple c’est, bel et bien, son hymne national. Chant solennel en l’honneur de la patrie, l’hymne national exprime de façon poétique la joie et l’enthousiasme d’appartenir à une nation. Symphonique ou non, les hymnes nationaux sont généralement adaptés aux réalités musicales locales. C’est dire que, par-delà le style classique que la sonorité d’un hymne national peut avoir, les styles musicaux que peut charrier celui-ci sont multiformes. Chants de ralliement ou de prière, les hymnes nationaux portent en eux l’esprit même des nations. Le Ô Cameroun berceau de nos ancêtres ou O Cameroon, Thou Cradle of our Fathers ne déroge pas à une telle logique.

Tirant ses origines d’un chant patriotique de ralliement composé en 1928 à l’École Normale de la Mission Presbytérienne de Foulassi, l’hymne national du Cameroun est adopté par l’Assemblée Législative du Cameroun (ALCAM) à travers la Loi n° 57/47 du 5 novembre 1957, loi portant création d’un hymne de l’État du Cameroun.  Le contexte de composition de l’hymne est, en effet, lié au contexte de la visite du gouverneur français Marchand. La musique composée par Moïse Nyatte Nko’o et René Jam Afane est adaptée au texte écrit pas Samuel Minkio Bamba. Après son adoption, l’hymne subit des modifications, notamment pour des raisons de conformité historiques et socio-psychologiques. C’est la Loi n° 70/LF/4 du 20 mai 1970 qui apportera ces modifications dans le texte original.
Loin de la barbarie et de la sauvagerie d’en tant ce sont, désormais, la jalousie de la liberté, l’unité du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, le service, le devoir patriotique, le vrai bonheur, l’amour et le grand honneur qui sont exaltés et proclamés de façon solennelle tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national. Il va quand même falloir attendre la Loi n° 78/02 du 12 juillet 1978 pour voir l’officialisation des deux versions de l’hymne (en français et en anglais), ceci matérialisant le caractère bilinguiste et biculturaliste des institutions et des administrations étatiques et nationales. Les camerounais, à travers leur diversité ethnique et linguistique, s’approprient dès lors les mots et les textes de leur hymne, ceci à travers des processus d’inculturation ; il s’agit principalement de la traduction de l’hymne national dans les langues nationales. C’est ainsi que l’on aura par exemple l’hymne national camerounais traduit en langue Kaɗa : Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ.

Gǝlia Marba Dǝlev Namǝ


Couplet
Aw Kamerun gǝla marbet deŋgiɗmǝ.
Adaw daŋga dǝ kotorok naŋgla Zazaya.
Va paya gabaya nok dǝsan gǝni
Mahenzin ɓǝɓǝl na ǝtaf gǝm ǝslere
Kǝta kirtuk pak sǝ tapaslay pay pak
Dǝsoŋgǝn dǝ ǝŋgla pay pakǝ.
Əgǝɗ suk Weza dǝsan an anadaw kaya
Na ǝkǝnahan Weza net pay pakǝ.

Refrain
Dǝlǝv namǝ delǝv mǝŋgluwen
Iste kaka ǝnnek nam gesiŋ
Ənnek nam gǝm ǝmpǝs namǝ
Sukiyi ǝŋgla dǝ ǝdiy kiyuk pakǝ.

Partition musicale de l'Hymne national du Cameroun en Guidar

 Nous nous proposons, de ce fait, de vulgariser  cet hymne national camerounais en langue Kaɗa. Il est question pour nous d’exprimer notre citoyenneté camerounaise à travers notre idiome. Une telle manière de procéder s’inscrit aussi dans le sillage des volontés étatiques de promotion de nos langues maternelles et nationales. À titre informatif, le texte de l’hymne national camerounais a été traduit en langue guidar par un groupe d’enseignants en juillet 2000.
Pour des difficultés d’ordre technique, la partition musicale que nous proposons ne contient pas le texte écrit avec les lettres de l’alphabet guidar (le ǝ y est par exemple remplacé par eu, le ɓ par b, le ŋ par ng et le ɗ par d). À chaque fois, l’utilisateur pourra se référer au texte même de l’hymne national en langue Kaɗa. Aussi, il importe de relever que des amendements peuvent éventuellement être apportés à notre partition musicale.



[1] Étudiant-chercheur, Université de Dschang, Ouest-Cameroun.

mardi 2 décembre 2014

« L’ÉCOLE » CHEZ LES « ƊIY NA KAƊA » : HIER ET AUJOURD’HUI

Par Justine TEMEYISSA PATALÉ[1]
Le mot école dans sa définition désigne un établissement ou une institution où l’on enseigne les éléments de lettres, de sciences et d’arts. Il s’agit aussi d’un ensemble d’instructions et de moyens mis en œuvre pour assurer la formation et le développement socio-culturels d’un être humain. Dans son acception moderne, le terme est plus utilisé pour dénommer une institution bien structurée qui a pour charge le suivi progressif, dans le temps, des capacités cognitives des hommes, et l’insertion socioprofessionnelle de ceux-ci. C’est dire qu’il est question du pôle infrastructurel qui est surtout pris en compte. Dans cet article il s’agit de mettre en exergue la notion de l’école dans la société guidar, spécifiquement les « Ɗiy na Kaɗa ».

Deux élèves à Guider (2014)
Le terme école est désigné en langue guidar par l’expression « Kiti na wyaka » ; littéralement « kiti » signifie « endroit » et « wyaka » « apprendre » : l’endroit où l’on apprend. Il y aurait certainement eu l’influence occidentale dans une telle appellation. Car, la définition du mot école semble alors dépendre du lieu où l’on se trouve pour acquérir un certain nombre de connaissances. En tout état de cause c’est la pensée de l’apprentissage qui est soulignée dans la thématique de l’école, puisque apprendre, avons-nous dit, c’est acquérir des connaissances, mais aussi et surtout, faut-il ajouter, une acquisition par un travail intellectuel et/ou par expérience.
Toutefois, selon la culture guidar, l’école désigne, dans un sens large du terme, le lieu où l’on apprend les bonnes manières et le comment vivre : en plus du savoir purement théorique, c’est le savoir-faire et le savoir-vivre qu’il faut envisager. L’enjeu est donc énorme : ce sont les idées de pratiques, d’habileté, etc., dans le sens de faire (technique) et de bien-être ou de bien se comporter (sagesse) qui sous-tendent l’idée d’école chez le Guidar. C’est pourquoi, l’apprentissage, dont il est question ici, est ressenti de prime à bord, dans le quotidien de celui-ci. Les activités cognitives sont le plus souvent reparties selon le genre et l’âge.

Des femmes entrain de travailler

La jeune fille par exemple apprend des recettes de cuisine avec la mère, elle est formée aux travaux ménagers en général (la propreté de la maison, la buanderie, etc.), à certains travaux champêtres (la culture et la récolte des arachides, du sésame, le niébé[2], et la cueillette et le séchage des légumes par exemple) et à certaines techniques manufacturières comme la poterie et le filage du coton. Elle est aussi préparée pour sa future maternité. Le jeune garçon, quant à lui, apprend les techniques champêtres (la culture du mil et du maïs) et architecturales avec le père (la construction des casses et de leurs toits en chaume notamment). Il est éduqué et formé pour exercer les tâches qui demandent généralement plus de force physique.

Le port du toit en chaumes par de vaillants jeunes hommes

Les adultes ne sont pas aussi en marge. Ceux-ci font dans l’école de la vie. Ils sont en même temps formateurs et éducateurs de leurs progénitures et des plus jeunes. Ils sont normalement appelés à être les modèles pour ces derniers dans plusieurs domaines ; ils doivent leur apprendre à surmonter les difficultés de la vie. Par de là une telle structuration va transparaître toute une philosophie de l’éducation qui peut être illustrée à travers les soirées au clair de la lune, soirées jonchées de contes, de devinettes, de proverbes (Ma Gawla), de jeux sociaux et éducatifs, de proverbes, etc. ; chacun y a en effet un rôle à jouer dans l’édification complète de sa propre personne/personnalité et celle de ses congénères. Le Ɗiy na Kaɗa est donc dans une école de la solidarité. C’est d’ailleurs fort à propos que les auteurs de Le village Djougui. 20 ans d’expérience d’un Comité de développement au Nord Cameroun affirment :
Les champs étaient labourés à tour de rôle, selon un calendrier arrêté de commun accord entre l’homme et ses épouses et en fonction des priorités du moment. Les jeunes s’occupaient du gardiennage des animaux (petit ruminant ou bovins), les tout petits restaient à la maison, parfois avec les vieillards lorsque ceux-ci ne pouvaient plus travailler. Ils gardaient la maison contre les intrus et les chiens errants, chassaient les oiseaux granivores au moment des récoltes ou protégeaient les poussins contre les rapaces[3]
Nonobstant une telle peinture de la réalité éducationnelle et éducative du peuple guidar, une préoccupions demeure : Où en sommes-nous Aujourd’hui ? Le jeune garçon guidar a du mal à faire un toit en paille. Que dire de La fille qui a de la peine à réaliser avec dextérité les mets traditionnels tels le Tasba[4], le Zoula[5] mederkene, le Zingéli[6] Kong Kong et j’en passe. Est-ce à dire que cette charge éducative et éducationnelle est désormais confiée à l’école moderne ?
 Parlant de l’avènement de l’école moderne dans la société guidar, celle-ci, faut-il le noter, a été sous l’influence des colonisateurs et, parallèlement, des premiers missionnaires (les Oblats de Marie Immaculée en particulier). Pour question d’illustration nous pouvons mentionner l’ordination sacerdotale de Claude Marie Dawai[7], le 22 mai 1972, premier prêtre guidar. Cela ne nous étonnera pas, qu’en 1947 déjà, l’école de Guider ne comptait que 60 élèves[8]. À titre de rappel, « une école fut créée à Garoua en 1906 et [celle-ci] comptait 54 élèves en 1913 »[9]. Le pays guidar, sous la colonisation allemande[10] comme sous la tutelle et le mandat franco-anglais, se voit doté d’infrastructures scolaires. Le nombre très bas d’élèves au départ va grandissant avec le temps. Seulement, il y avait des réticences de la part des populations. Les guidar n’accordaient pas trop d’intérêt pour l’école moderne. Il va falloir surtout attendre la période des indépendances pour voir grandir cet intérêt pour l’éducation scolaire ; le lycée de Guider, alors lycée des jeunes filles, est un pôle par excellence d’éducation, ceci sans oublier le Collège Eugène de Mazenod de N’Gaoundéré, plus éloigné, et les établissements scolaires de Garoua : plusieurs Guidar y seront formés. Mais avec le temps, comme certains d’entre eux aspiraient à la vie presbytérale, ceux-ci optèrent pour l’école puisque l’itinéraire pour la prêtrise était le grand séminaire, passant par le petit séminaire. Entre autres, les Grandes écoles sur le territoire national (l’Université de Yaoundé singulièrement à travers ses écoles de formation que sont l’ENAM[11], l’ENS[12], etc. et le Centre Universitaire de Dschang, pour ne citer que celles-ci) vont accueillir les natifs du terroir guidar. Les choses vont se diversifier avec la réforme universitaire de 1993[13], avec la création de plus d’une université d’État[14]. Plus tard beaucoup d’entre eux vont se retrouver dans le corps militaire.
Il importe pourtant de relever une chose, c’est que chez les guidar le garçon était le plus motivé par les parents à aller à l’école. Quant à la fille celle-ci était réservée pour les tâches ménagères. Parfois certains parents choisissaient financer les études du garçon au détriment de celle de la fille puisque cette dernière étaient destinée au mariage, et par conséquent ne devrait perdre son temps à l’école moderne. Dès lors le lieu d’apprentissage pour la jeune fille demeurait la cuisine en particulier et le cadre ménager en général. C’est la problématique du genre qui est alors au centre de la question éducative. C’est avec le mélange culturel que tout semble devenir homogène, malgré les éléments reténeurs que va charrier une certaine manière de voir « musulmane »[15] des choses. En arrière-plan, l’éducation traditionnelle d’en tant perd au jour le jour son éclat : il n’y a presque plus de soirées au clair de la lune, l’oubli grandissant de plusieurs techniques culturelles et manufacturières n’est plus à prouver. Or, l’on ne doit pas perdre de vue ces mots d’Arnold Gehlen :
[L’homme] vit en tant qu’être de culture, c'est-à-dire grâce aux résultats de prévision, de planification, exercée en commun, qui lui permet d’élaborer, à partir de n’importe quelle constellation de conditions naturelles, des techniques et des moyens d’existence, grâce aux modifications qu’il apporte par son activité de prévision[16].
En revanche tout, le paysage scolaire contemporain du Guidar se métamorphose. De nos jours avec la modernisation, les Ɗiy na Kaɗa ont compris que l’école est bienfaitrice. Avec le temps, beaucoup vont prendre goût à l’école moderne. Ainsi nous auront par exemple des ingénieurs et docteurs guidar. Les Guidar sont dans presque dans toutes les sphères éducationnelles du pays, ceci malgré leur petit nombre, comparativement à celui des autres groupes ethniques. Mieux encore, la langue Kaɗa est désormais enseignée dans plusieurs salles de classes du Pays ; des documents de liturgie catholique sont alors transcrits ; tout un alphabet et un système de graphie sont reconnus. À titre illustratif, voici l’alphabet Guidar :
Voyelles : i, e, u, ə, u, o, a ;
Consonnes : p, b, ɓ, m, f, v, t, d, ɗ, s, z, n, l, r, y, k, ŋ, ’, h, w ;
Consonnes complexes : vb, mb, nd, sl, zl, ŋg, ŋgb, kg, gb, nz.
Il reste cependant encore beaucoup à faire ; en ce sens que le monde d’aujourd’hui a plus d’importance grâce au savoir.

Au demeurant, la conception qu’on les Ɗiy na Kaɗa de l’idée d’ « école » a évolué à travers le temps. Du lien étroit avec les réalités traditionnelles au divorce plus ou moins consommé d’avec celles-ci pour une liaison toujours inabouti dans sa complétude avec l’école occidentale, le Guidar est confronté à des défis ; ceux de l’instruction et de l’éduction scolaires dignes de ce nom qui puissent lui permettre d’être lui-même dans sa relation avec les autres, sans pour autant se laisser dissoudre ou diluer dans l’altérité. C’est donc un appel à une éducation et à une éducativité complète du Guidar qui est lancé, ceci à travers une éducation systématisée et un système à éduquer, parce que maintes difficultés sont à surmonter dans l’édification du Kaɗa.

N.B. : - Pour vos contributions, bien vouloir envoyer vos textes à l’adresse suivante : toumbapatale@gmail.com
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[1] PLEG (Professeur des Lycées d’Enseignement Secondaire Général) en Espagnole de l’École Normale Supérieure de Maroua, Extrême Nord-Cameroun.
[2] Il s’agit à la vérité d’une espèce de haricot, du genre Vigna, qui est consommée sous plusieurs formes : frais, sec ou en beignets. Ses feuilles sont consommées comme légumes.
[3] Albert Douffissa (dir.), Le village Djougui. 20 ans d’expérience d’un Comité de développement au Nord Cameroun, Édité par le Comité de Développement de Djougui, sine data, p. 75.
[4] Le nom scientifique étant Sena tora.
[5] Feuilles du niébé, utilisées ici pour un met particulier.
[6] Feuilles d’oseille (plante potagère dont les feuilles, à la saveur acide, sont consommées), utilisées ici pour un met particulier.
[7] Ecclesia, Garoua, N°9, pp. 16-20.
[8] Albert Douffissa (dir.), Le village Djougui. 20 ans d’expérience d’un Comité de développement au Nord Cameroun, op. cit., p. 58.
[9] Ibid., p. 49.
[10] Dans la localité de Guider notamment.
[11] École Nationale de l’Administration et de la Magistrature.
[12] École Normale Supérieure.
[13] Cf. Ministère de l’éducation National du Cameroun, La réforme universitaire au Cameroun, Yaoundé, CEPER, 1993.
[14] Les Université de Buea, Douala, Dschang, N’Gaoundéré et Yaoundé 2.
[15] Conception notamment marquée par la non-scolarisation de la jeune fille.
[16] Arnold Gehlen, Anthropologie et psychologie sociale, Presses Universitaires de France, 1990, p. 53.