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jeudi 16 février 2023

Spécial Festival Culturel Guma 2021 en Images

Cérémonie de Lancement du Festival Culturel Guidar - Guma 2021



 - Guma 2021





dimanche 7 janvier 2018

Le Peuple Guidar

  Par Zachari HAMAN 


Localisés au Cameroun, Tchad et Cote d’Ivoire, les Guidar sont un peuple venu du Sud-Soudan, faisant groupe avec les Néo-soudaniens tels que : les Guizga, Moundang, Mousgoum, … Au Cameroun, on les retrouve en majorité dans la Région du Nord, le département du Mayo-Louti (Guider) où ils fondent un lamidat. Dans ce département, les Guidar sont cantonnés au pied des montagnes. 

Comme tout autre peuple du monde, les Guidar sont reconnus par différents traits culturels à l’instar des danses, mets, rites et coutumes.

Parlant des danses notamment, on y retrouve différents types :

- La danse du Guma 

La danse du Guma ou danse Guma se pratique au rythme d’un grand tambour appelé « Guma », taillé à base du bois à la taille du batteur.  Cette danse a pris ses origines pendant la période d’invasion coloniale (occidentale et peule). Durant cette période, les Guidar, pour vaincre l’ennemi, ont adopté ce type de danse. Elle est composée de : un tambour taillé à la taille du batteur (ceci pour permettre à ce dernier de se cacher derrière pour échapper aux flèches et autres attaques) ; des lances avec lesquelles les hommes dansent derrière les filles ; des cachots permettant aux filles de protéger leur partie intime. La chorégraphie est faite de telle sorte que les filles se placent devant, les hommes derrière elles et le batteur au fond de ceux-ci. Une fois l’ennemi en vue, le batteur change de rythme. Ce faisant, le signal est alors donné aux filles de faire tomber leurs pagnes. L’ennemi, face à ces filles dépouillées de leur intimité, passe son temps à contempler la beauté de la nature ce qui donne le temps aux populations de fuir et de se cacher dans les grottes. Pendant que l’ennemi passe son temps à observer, les danseurs l’attaquent avec leurs lances.  

Cet outil de danse a été utilisé plus tard dans la communication : lors de l’annonce des fêtes traditionnelles, de la naissance des jumeaux, d’évènements nouveaux dans les villages, du décès du chef traditionnel, …

Aujourd’hui, cette danse est utilisée dans les meetings politiques, lors des tournées de l’autorité compétente ainsi que lors d’une visite d’un chef d’État au Cameroun (Président Chinois par exemple, 2005). Cette danse a aussi été utilisée pour représenter le Cameroun pendant plusieurs années lors de la commémoration du 14 juillet en France.

- Le Kokou ou danse de Kokou

Danse faite au rythme d’un instrument en forme de guitare (à deux fils) qui consiste à chanter et glorifier une personnalité quelconque dans l’optique de mendier par exemple.

-  Le Gazanvela

L’instrument utilisé est le même que précédemment, mais à la seule différence qu’on emploie un nombre d’acteur plus important. Des hommes bien robustes et les femmes aux voies étincelantes sont choisis ; les premiers pour être danseurs et les second pour chanter.  .

-  Le Pozloro ou danse de Pozloro

Il s’agit d’une sorte de flute qui est fabriquée à base d’une tige de sorgho (blanc ou rouge essentiellement). Cette danse consiste aussi à chanter pour louer ou magnifier le chef ou une personnalité importante.

-  Le Deguela

L’instrument utilisé ici est de taille réduite par rapport au Guma. Le batteur le maintien  entre ses cuisses. Les danseurs quant à eux utilisent un autre outil fait à base de coquille d’escargot et de la cire. Ceux-ci chantent tout en tournant en ronde autour du batteur. Le batteur change de rythme, laissant place aux hommes de montrer leur robustesse. Ceci en donnant un coup de pied à celui qui se trouve devant.

Notons au bas de cette description que toutes ces danses sont exécutées  à des périodes bien déterminées de l’année. Et pour compléter ce qui est dit plus haut, nous avons entre autre : Le Guma et le Pozoloro qui s’exécutent lors de la fête du village et des jumeaux ; le Deguela, lors de la fête des récoltes et des funérailles ; le Gazanvela, lors de toute autre cérémonie de grandeur nature. Au-delà du caractère culturel, ces différentes danses revêtent des aspects sociaux ; ceci parce qu’elles constituent un lieu de rencontre entre des personnes de divers horizons du Pays Guidar mais surtout que les hommes à la recherche d’une conjointe en trouvent facilement le moyen d’en aborder en ces lieux et par là, avoir « la chance de s’en procurer une » au final d’une telle manifestation.  

- Les rites traditionnels

Notons que, chez les Guidar, les rites traditionnels différent en fonction des temps, des villages, des familles… Pour cela nous avons plusieurs groupes à savoir :

* Les rites organisés par le chef traditionnel ou chef de terre

            Ceux-ci sont organisés pour un but collectif du village. Par conséquent, le chef de terre fait venir un féticheur (mǝsǝkheligi) qui invoque les dieux des ancêtres afin de pouvoir prédire ce qui peut advenir de bon ou de mauvais dans le village. Cela arrive le plus souvent lors de l’approche des fêtes traditionnelles du village. On note essentiellement : les cas d’empoisonnement occasionné par un ennemi et des cas de sorcellerie (maladies, malédiction…). C’est souvent pourquoi dans les mythes du pays kaɗa on a attendu qu’un village a causé une maladie quelconque dans un autre. Après s’être informé par le féticheur, le chef du village annonce la nouvelle à son messager qui à son tour pourra relayer l’information auprès des familles. Le plus souvent, le messager passe l’information par un appel sonore (wǝtǝlma) au sommet d’une montagne ; ou alors le messager peut passer maison par maison, chose difficile à faire. 

Aussi, le chef de terre peut faire appel à son féticheur pour préparer les fêtes de début de saison pluvieuse et de récoltes ; ceci pour chasser le malheur du village ou pour bénir le village. Parlant de la fête du début de saison pluvieuse, le féticheur recommande davantage aux habitants de bénir leurs champs avec soit de la cendre, soit avec du sang des animaux (poulet, mouton…). Pour la fête de récolte, le féticheur peut faire des présages non heureux pour le village à l’instar de l’arrivée de la famine. Quitte à chaque famille de se préparer en fonction de la situation annoncée. 

Aux cotés des ces rites traditionnels, s’ajoutent les feux de brousses qui sont effectivement organisés sous les ordres du chef du village. Ces feux annoncent la fin de la saison pluvieuse même comme par moment l’on note des pluies qui viennent arroser les dégâts causés par ces derniers. Les gens sont alors appelés à se retrouver quelque part pour allumer  ces feux. On y récolte essentiellement les criquets, les souris et autres rongeurs, etc.

* Les lites organisés individuellement par le chef d’une famille 

            Le chef d’une famille, en fonction des circonstances éprouvées ou des événements qu’il aimerait organiser,  fera appel au féticheur pour avoir une vision nette de la chose. A titre illustratif, le père d’une famille peut faire appel au féticheur suite au décès d’un enfant pour savoir les causes du décès de l’enfant ; ou encore, le chef de famille peut aussi faire appel au féticheur pour avoirs des éclaircies sur le décès de son/sa petit (e) fils/fille. Notons que, le père de famille doit prendre des dispositions pour éviter que de telles situations retouchent encore sa famille. Dans la plus part des cas, si c’est un (e) sorcier (e) qui a causé le préjudice  à sa famille, il peut aller jusqu’à chercher l’élimination de cette dernière. 

* L’idole

            Les Guidar, pour implorer leur Dieu, conçoivent une sorte d’idole à base d’un canari dont le bas est troué. Le canari est alors renversé et rempli de terre. Le  tout est appelé tuya. L’on procède alors à la bénédiction par des sacrifices d’animaux (poulet essentiellement). La bénédiction se fait soit avec du sang soit avec du foie braisé. Le père de la famille étant le garant de la tradition exécute les rites tout en prononçant des porales invocateur du Dieu.

 

vendredi 14 juillet 2017

Premier Festival Culturel Guidar


Premier Festival de la Culture Guidar du 03 au 05 Novembre 2017 à Guider

C
a y est ! La 2e Assemblée générale ordinaire (AGO) de notre association, GUMA-ASPROCG, va se tenir cette année, les 3, 4 et 5 novembre, à Guider, son siège. Couplé à cet événement, aura lieu la toute première édition du festival culturel guidar. 
Pour des raisons diverses, nous n’avons pu tenir le rythme normal d’une assemblée tous les deux ans. En effet, après la première AGO de 2011, nous aurions dû en tenir une en 2013 et une autre en 2015. On n’a pas pu le faire. Qu’à cela ne tienne, aujourd’hui, nous sommes décidés à organiser cette importante rencontre qui apparaît, au vu du succès des deux précédentes assemblées (l’Assemblée générale constitutive de 2009 et la 1ère AGO de 2011) comme des grands moments de retrouvailles et de réflexion pour le peuple guidar. Nous allons y faire le point de l’évolution de notre association et prendre les résolutions pour lui redonner un nouvel élan. Il s’agira également d’une assemblée élective. Plusieurs membres du Bureau exécutif et du Comité permanent des conseillers nous ont définitivement quittés depuis la dernière occasion. Il faudrait donc les remplacer. Mais aussi et surtout, il faudrait donner l’occasion à ceux et celles de nos frères et sœurs qui ont de meilleures potentialités et dispositions de prendre des responsabilités pour booster le fonctionnement de notre association. J’en appelle donc à tous ceux qui souhaitent assumer des postes de responsabilité au sein des différents organes de notre association de se préparer en conséquence en se mettant en règle : disposer d’une carte de membre en bonne et due forme et s’être acquitté de toutes ses cotisations.
Un événement pouvant en cacher un autre, nous avons décidé d’organiser concomitamment la première édition du festival culturel guidar. Qu’est-ce qu’un festival ? Pourquoi organiser un festival guidar ?
Parmi les nombreuses définitions qu’en donnent les spécialistes, on peut retenir tout simplement qu’un festival est une manifestation à caractère festif, organisée à époque fixe et récurrente (annuellement, le plus souvent) autour d'une activité liée au spectacle (musique, cinéma), aux  arts, aux loisirs, etc., d'une durée de un ou plusieurs jours. Luc Benito dans son ouvrage Les festivals en France : Marchés – enjeux et alchimie définit le festival comme « une forme de fête unique, célébration publique d’un genre artistique dans un espace-temps réduit ». De cette définition, on comprend qu’un festival est un projet « détonnant » dans la mesure où chaque festival est un évènement « unique » en son genre et festif.
Un internaute publiait sur sa page Facebook le 9 novembre 2012 un article sur la prolifération des festivals culturels au Cameroun. Il citait notamment le Nguon chez les Bamoun, le Ngondo du peuple Duala, le Mbog-lia des Bassa ou encore le festival culturel Yem-Yem. On pourrait en ajouter bien d’autres comme le Tokna Massana qui vient de tenir en avril dernier sa 6e édition à Bongor. Et il s’interrogeait : « Et si tout ce vaste déploiement n’était que de la poudre aux yeux destinée à dissimuler stratégiquement certaines manœuvres politiciennes inavouables ? Et si par malheur, ces rendez-vous considérablement populaires préparaient sournoisement autre chose que ce qui est généralement et généreusement proclamé à la face  du monde ? »
Alors, est-ce que l’organisation du festival culturel guidar répond-il à la mode ou cache-t-il un agenda mesquin ?
En fait, organiser un festival c’est répondre à un certain nombre de questions : Quoi ? Pourquoi ? Pour qui ? Comment ? Pour nous, la réponse à ces questions éclaire en même temps notre réelle ambition. Quoi ? Un festival culturel guidar. Pourquoi ? La question du bienfondé du festival culturel guidar a été posée dès la naissance même de GUMA-ASPROCG. Les réflexions qui ont mené à la création de l’association ont identifié l’organisation d’un festival culturel comme instrument indispensable pour la sauvegarde et la promotion de la culture guidar. La première AGO a également adopté le festival parmi les actions du programme. Pour qui ? Pour le peuple guidar, d’abord, mais aussi pour tous les peuples du Mayo Louti et tous hommes intéressés par la culture universelle. Comment ou quel contenu ? Notre festival culturel comportera des danses et chants traditionnels ; les prestations des artistes-musiciens modernes guidar ; des expositions de l’art et de la cuisine guidar ; la construction d’une concession guidar ; des conférences-débats. En clair, le festival culturel entre dans le cadre des actions phares qui doivent concourir à la défense et à la promotion de la culture guidar, comme défini par notre association culturelle, GUMA-ASPROCG. C’est tout, c’est grandiose, c’est vital pour les Guidar et pour la culture tout court, c’est noble ! Il n’est donc pas nécessaire de lui trouver une autre raison d’être.
Cela étant, le festival culturel guidar n’occupe pas tout l’espace des festivals dans notre département ou chez Guidar. Des festivals similaires peuvent être organisés par les peuples voisins, ce qui serait une bonne chose pour l’expression de la diversité culturelle du Cameroun. Des festivals thématiques autour de la danse, des chants, de l’artisanat, peuvent être organisés par d’autres associations ; par exemple des organisations estudiantines. Chaque festival ayant son propre champ d’action, sa définition dans le temps et dans l’espace, il ne saurait y avoir de concurrence malsaine.
Ceci étant posé, la phase pratique de l’organisation de notre festival a commencé. Nous avons adopté le nom : GUMA-Festival culturel guidar. Pourquoi GUMA ? Le guma, c’est le grand tamtam qui symbolise la danse la plus populaire en pays guidar et qui se joue lors des plus grands événements : les fêtes annuelles des villages, la fête des jumeaux et, de nos jours, toutes les grandes manifestations publiques. C’est le nom et le logo qui sont également liés à notre association culturelle, GUMA-ASPROCG. Un logo du festival a également été adopté, consistant en un cercle comportant au centre le guma devant une montagne, symbolisant les lieux d’implantation des principaux villages du pays guidar ; le nom du festival et en guidar, la phrase Ma henzi? net ?iy na Ka?a qui veut dire « culture guidar » sont inscrits autour de ces symboles. Le thème général du festival est "Environnement, culture et santé : des évolutions à maîtriser". Il est question de nous interroger sur les conséquences de la dégradation de notre environnement. La culture, c’est l’adaptation d’un peuple à son environnement. Si celui-ci change profondément, soit le peuple adapte sa culture pour continuer à y vivre, soit il migre ou il disparaît. La tendance actuelle à la migration des Guidar hors de leur territoire d’origine sera-t-elle la seule réponse au changement de leur environnement ? Telle est la problématique que nous aurons à affronter de plus en plus. Le lieu sera Guider, capitale du pays guidar et siège de notre association. Les dates : les 3, 4 et 5 novembre 2017. Parmi les outils de promotion de l’image du festival, nous avons décidé de confectionner un pagne. Des commissions ont été mises en place. 
Les préparatifs sont donc bien lancés. Nous sommes notamment à la recherche des financements. Tous les Guidar, fiers de leur culture, doivent se mobiliser comme un seul homme pour la réussite de cet événement essentiel pour leur survie. Aucun apport, quel qu’il soit, ne sera de trop pour organiser une belle fête à Guider. Vous pouvez et devez vous servir de ce site internet de notre association pour faire vos propositions. Mais nous invitons aussi tous ceux qui animent des réseaux sociaux ou des groupes de discussions sur Whatapp et autres mailings groupes de partager les points de vue constructifs sur cet événement.

Albert Douffissa
Président du BE de GUMA-ASPROCG et du Festival GUMA