lundi 4 juin 2018

La culture Guidar en Ligne...

Quelques prières usuelles de l’Église Catholique Romaine en Guidar

1-    Dǝ wiya na Afǝn (Au nom du Père – Signe de croix)

Dǝ wiya na Afǝn
na Wǝtǝn
may na Zeŋgile Senido
Amen.

2-    Afǝm an edesiŋ (Notre Père qui es aux cieux – Pater Noster qui est in cæli)

Afǝm an edesiŋ
ɗiy pak degakdakanǝngǝn wiya noko
dǝɗiykungǝn ka mǝliy neti
dǝprǝmnǝngǝn moka ka dǝlvofuŋ va edisiŋ.
Apsǝm dǝpaŋk way nam na paypakǝ applan mbrayin
namǝ, va mǝdapplan sǝka walaŋmǝ, kǝɓoŋgǝn akam
dagɗa mbrayni ; atrǝm sǝka zǝga mbrayni. Amen.

3-    In tat usɗoko Mariya (Je vous salue Marie – Ave Maria)

In tat usɗoko Mariya.
kǝbǝk grasiya, Maŋgǝva tay di isi, is mattuŋuk sǝ weleŋit gul pakǝ. Yezu Wutuko mettiŋgin i.
Mariya senido Ma Maŋgǝlva aɓuh mok viyǝm mǝgǝɗ
Mbrayni, gǝgaŋka, dǝ pay na mta namǝ. Amen.

4-    In tat ǝtaf Maŋgǝlva (Je crois en Dieu – Credo)

In tat ǝtaf Maŋgǝlva, Afǝn mǝzawɓap pakǝ, mǝz dǝgɗa edisiŋ gǝm delva ; dǝ Yezu Kristu wǝtǝn makatǝrgǝni Daya namǝ, Zeŋgile Senido dǝdiy daway nani, ŋbuɓɓo Mariya tǝwa, Yezu Kristu, azǝmǝk saha aba mǝliy Ponse Pilate, mǝkpa’ni aka mǝzlurehe, amtǝka, mǝndǝkni, ambatǝk a tǝkiy net mimtiti, esilik pay mohoko’o, epeŋk edisiŋ, asanǝk dǝka va dǝzǝŋ na Maŋgǝlva Afǝn mǝzawɓap pakǝ, sǝdak adazzan ǝtaw sariya sit ɗiy medereti may sit mimtiti.
In tat ǝtak Zeŋgile Senido, Egliz katolik, ǝsap net senibe, ǝpplan mbrayni, isiliye ne zit ɗiyi, ǝnziya medereti handolu.
Amen.

5-    In tat ǝnahsǝn Maŋgǝlva (Je confesse à Dieu Tout Puissant – Confiteor)

In tat ǝnahsǝn Maŋgǝlva mezzawɓap pakǝ, nǝzǝnǝk ebet milmiŋgiɗwa ; nǝgǝɗǝk mbrayni : dǝɗɗumo, duwpele, dagɗa zǝga gǝm ɗǝ ǝppla ǝgɗa zǝga an na gɗa.
Ha’aw nǝgǝɗǝk mbrayin tǝstǝsǝ.
Vi waski nǝdawɓuh maw sǝt ŋguɓɓo Mariya, sit maslayɗe na Maŋgǝlwa gǝm sit senibe pake gǝm sukum milmiŋgiɗwa, keɓuhnǝngǝn mokum sǝn Maŋgelwa Daya nam viwa.

Mettiŋgin aka Afǝn aka Wǝtǝn may aka Zeŋgile Senido
Va mettiŋgin gǝgaŋka handolu addǝf ǝzva pakǝ. Amen.

Mǝgakdakansǝm Afǝn, Wǝtǝn. gǝm Zengile senido.
Va mettiŋgin gǝgaŋka handolu addǝf ǝzva pakǝ. Amen.

6-    Uɓuhma Na ŋgla (Acte de Charité)

Maŋgǝlva nawa, is tat ǝŋgluwu tǝstǝsǝ day ki zǝga mbrǝn pakǝ, vi moggok kǝnan sowɓa ; in tat ǝŋgluw ɗiy mbrit va nǝŋgluw zuw vi kaŋgluwko.

7-    Uɓuhma Na Wtafa (Acte d’Espérance)

Maŋgǝlva nawa, in tat ǝtaf an kǝssak akani may Egliz adawzaŋgiyǝm akani, vi mok azlzlaɓ ɓa, may kawmakam dǝrwa ɓa.

8-    Uɓuhma Na Wga Maŋgǝlva (Acte de Foi)

Maŋgǝlva nawa, in tat ǝga sǝ voko, kǝvaygǝn grasiya nok aka dǝlva, edisiŋ handolu, nǝsawgǝn di isi, dǝza ki wǝza na Yasu Kristu.

9-    Uɓuhma Na Wɗiy Marava (Acte de Contrition)

Maŋgǝlva nawa, in tat ǝɗiy marava diɗa na mbrayin nawa, vi moggok kǝnani, vi kaŋgla mbrayin ɓa : pay an ebe dǝ grasiya noko abbohsuwa, kǝta nǝdagɗa mbrayin ɓa, wanǝfaɗsuko.

Les jours de la semaine et les mois de l’année en Guidar


1-    Pay Buhul na Asawere (Les sept jours de la semaine)

-         Lumo na Zugi (Lundi)
-         Lumo na Gardama (Mardi)
-         Lumo na Mampar (Mercredi)
-         Lumo na Malway (Jeudi)
-         Lumo na Gǝdar (Vendredi)
-         Lumo na Zlam (Samedi)
-         Lumo na Bǝdva (Dimanche)

 2-    Iya Net Tǝlaɗe Na Wǝzva (Les noms des mois de l’année)

-         Tǝla na Koŋgoŋ (Janvier)
-         Tǝla na Zugi (Février)
-         Tǝla na Sulom (Mars)
-         Tǝla na Gǝdar (Avril)
-         Tǝla na Heri (Mai)
-         Tǝla na Kpeske (Juin)
-         Tǝla na Mogdok awrǝh pluɓa (Juillet)
-         Tǝla na Bu’um (Août)
-         Tǝla na Hawi Darawǝn (Septembre)
-         Tǝla na Dǝgǝla Derɗew Baŋga (Octobre)
-         Tǝla na Kurkiya Dǝva (Novembre)
-         Tǝla na Dǝva (Décembre)

dimanche 7 janvier 2018

LE PEUPLE GUIDAR

Par HAMAN Zakari

Localisés au Cameroun, Tchad et Cote d’Ivoire, les Guidar sont un peuple venu du Sud-Soudan, faisant groupe avec les Néo-soudaniens tels que : les Guizga, Moundang, Mousgoum, … Au Cameroun, on les retrouve en majorité dans la Région du Nord, le département du Mayo-Louti (Guider) où ils fondent un lamida. Dans ce département, les Guidar sont cantonnés au pied des montagnes.
Comme tout autre peuple du monde, les Guidar sont reconnus par différents traits culturels à l’instar des danses, mets, rites et coutumes
Parlant des danses notamment, on y retrouve différents types :

- Danse du Guma

La danse du Guma ou danse Guma se pratique au rythme d’un grand tambour appelé « Guma », taillé à base du bois à la taille du batteur.  Cette danse a pris ses origines pendant la période d’invasion coloniale (occidentale et peule). Durant cette période, les Guidar, pour vaincre l’ennemi, ont adopté ce type de danse. Elle est composée de : un tambour taillé à la taille du batteur (ceci pour permettre à ce dernier de se cacher derrière pour échapper aux flèches et autres attaques) ; des lances avec lesquelles les hommes dansent derrière les filles ; des cachots permettant aux filles de protéger leur partie intime. La chorégraphie est faite de telle sorte que les filles se placent devant, les hommes derrière elles et le batteur au fond de ceux-ci. Une fois l’ennemi en vue, le batteur change de rythme. Ce faisant, le signal est alors donné aux filles de faire tomber leurs pagnes. L’ennemi, face à ces filles dépouillées de leur intimité, passe son temps à contempler la beauté de la nature ce qui donne le temps aux populations de fuir et de se cacher dans les grottes. Pendant que l’ennemi passe son temps à observer, les danseurs l’attaquent avec leurs lances. 
Cet outil de danse a été utilisé plus tard dans la communication : lors de l’annonce des fêtes traditionnelles, de la naissance des jumeaux, d’évènements nouveaux dans les villages, du décès du chef traditionnel, …
Aujourd’hui, cette danse est utilisée dans les meetings politiques, lors des tournées de l’autorité compétente ainsi que lors d’une visite d’un chef d’Etat au Cameroun (Président Chinois par exemple, 2005). Cette danse a aussi été utilisée pour représenter le Cameroun pendant plusieurs années lors de la commémoration du 14 juillet en France.

- Le Kokou ou danse de Kokou

Danse faite au rythme d’un instrument en forme de guitare (à deux fils) qui consiste à chanter et glorifier une personnalité quelconque dans l’optique de mendier par exemple. 
- Le Gazanvela
L’instrument utilisé est le même que précédemment, mais à la seule différence qu’on emploie un nombre d’acteur plus important. Des hommes bien robustes et les femmes aux voies étincelantes sont choisis ; les premiers pour être danseurs et les second pour chanter.  .
- Le Pozloro ou danse de Pozloro
Il s’agit d’une sorte de flute qui est fabriquée à base d’une tige de sorgho (blanc ou rouge essentiellement). Cette danse consiste aussi à chanter pour louer ou magnifier le chef ou une personnalité importante.

- Le Deguela

L’instrument utilisé ici est de taille réduite par rapport au Guma. Le batteur le maintien  entre ses cuisses. Les danseurs quant à eux utilisent un autre outil fait à base de coquille d’escargot et de la cire. Ceux-ci chantent tout en tournant en ronde autour du batteur. Le batteur change de rythme, laissant place aux hommes de montrer leur robustesse. Ceci en donnant un coup de pied à celui qui se trouve devant.
Notons au bas de cette description que toutes ces danses sont exécutées  à des périodes bien déterminées de l’année. Et pour compléter ce qui est dit plus haut, nous avons entre autre : Le Guma et le Pozoloro qui s’exécutent lors de la fête du village et des jumeaux ; le Deguela, lors de la fête des récoltes et des funérailles ; le Gazanvela, lors de toute autre cérémonie de grandeur nature. Au-delà du caractère culturel, ces différentes danses revêtent des aspects sociaux ; ceci parce qu’elles constituent un lieu de rencontre entre des personnes de divers horizons du Pays Guidar mais surtout que les hommes à la recherche d’une conjointe en trouvent facilement le moyen d’en aborder en ces lieux et par là, avoir « la chance de s’en procurer une » au final d’une telle manifestation.
Rites traditionnels
Notons que chez les Guidar les rites traditionnels différent en fonction des temps, des villages, des familles… Pour cela nous avons plusieurs groupes à savoir :

- Rites organisés par le chef traditionnel ou chef de terre

Ceux-ci sont organisés pour un but collectif du village. Par conséquent, le chef de terre fait venir un féticheur (mǝsǝkheligi) qui invoque les dieux des ancêtres afin de pouvoir prédire ce qui peut advenir de bon ou de mauvais dans le village. Cela arrive le plus souvent lors de l’approche des fêtes traditionnelles du village. On note essentiellement : les cas d’empoisonnement occasionné par un ennemi et des cas de sorcellerie (maladies, malédiction…). C’est souvent pourquoi dans les mythes du pays kaɗa on a attendu qu’un village a causé une maladie quelconque dans un autre. Après s’être informé par le féticheur, le chef du village annonce la nouvelle à son messager qui à son tour pourra relayer l’information auprès des familles. Le plus souvent, le messager passe l’information par un appel sonore (wǝtǝlma) au sommet d’une montagne ; ou alors le messager peut passer maison par maison, chose difficile à faire.
Aussi, le chef de terre peut faire appel à son féticheur pour préparer les fêtes de début de saison pluvieuse et de récoltes ; ceci pour chasser le malheur du village ou pour bénir le village. Parlant de la fête du début de saison pluvieuse, le féticheur recommande davantage aux habitants de bénir leurs champs avec soit de la cendre, soit avec du sang des animaux (poulet, mouton…). Pour la fête de récolte, le féticheur peut faire des présages non heureux pour le village à l’instar de l’arrivée de la famine. Quitte à chaque famille de se préparer en fonction de la situation annoncée. 
Aux cotés des ces rites traditionnels, s’ajoutent les feux de brousses qui sont effectivement organisés sous les ordres du chef du village. Ces feux annoncent la fin de la saison pluvieuse même comme par moment l’on note des pluies qui viennent arroser les dégâts causés par ces derniers. Les gens sont alors appelés à se retrouver quelque part pour allumer  ces feux. On y récolte essentiellement les criquets, les souris et autres rongeurs, etc. 

- Rites organisés individuellement par le chef d’une famille

Le chef d’une famille, en fonction des circonstances éprouvées ou des événements qu’il aimerait organiser,  fera appel au féticheur pour avoir une vision nette de la chose. A titre illustratif, le père d’une famille peut faire appel au féticheur suite au décès d’un enfant pour savoir les causes du décès de l’enfant ; ou encore, le chef de famille peut aussi faire appel au féticheur pour avoirs des éclaircies sur le décès de son/sa petit (e) fils/fille. Notons que, le père de famille doit prendre des dispositions pour éviter que de telles situations retouchent encore sa famille. Dans la plus part des cas, si c’est un (e) sorcier (e) qui a causé le préjudice  à sa famille, il peut aller jusqu’à chercher l’élimination de cette dernière.

- L’idole

Les Guidar, pour implorer leur Dieu, conçoivent une sorte d’idole à base d’un canari dont le bas est troué. Le canari est alors renversé et rempli de terre. Le  tout est appelé tuya. L’on procède alors à la bénédiction par des sacrifices d’animaux (poulet essentiellement). La bénédiction se fait soit avec du sang soit avec du foie braisé. Le père de la famille étant le garant de la tradition exécute les rites tout en prononçant des porales invocateur du Dieu.

Le Peuple Guidar

 Par Zachari HAMAN 

Localisés au Cameroun, Tchad et Cote d’Ivoire, les Guidar sont un peuple venu du Sud-Soudan, faisant groupe avec les Néo-soudaniens tels que : les Guizga, Moundang, Mousgoum, … Au Cameroun, on les retrouve en majorité dans la Région du Nord, le département du Mayo-Louti (Guider) où ils fondent un lamidat. Dans ce département, les Guidar sont cantonnés au pied des montagnes. Comme tout autre peuple du monde, les Guidar sont reconnus par différents traits culturels à l’instar des danses, mets, rites et coutumes. Parlant des danses notamment, on y retrouve différents types :

- La danse du Guma 

La danse du Guma ou danse Guma se pratique au rythme d’un grand tambour appelé « Guma », taillé à base du bois à la taille du batteur.  Cette danse a pris ses origines pendant la période d’invasion coloniale (occidentale et peule). Durant cette période, les Guidar, pour vaincre l’ennemi, ont adopté ce type de danse. Elle est composée de : un tambour taillé à la taille du batteur (ceci pour permettre à ce dernier de se cacher derrière pour échapper aux flèches et autres attaques) ; des lances avec lesquelles les hommes dansent derrière les filles ; des cachots permettant aux filles de protéger leur partie intime. La chorégraphie est faite de telle sorte que les filles se placent devant, les hommes derrière elles et le batteur au fond de ceux-ci. Une fois l’ennemi en vue, le batteur change de rythme. Ce faisant, le signal est alors donné aux filles de faire tomber leurs pagnes. L’ennemi, face à ces filles dépouillées de leur intimité, passe son temps à contempler la beauté de la nature ce qui donne le temps aux populations de fuir et de se cacher dans les grottes. Pendant que l’ennemi passe son temps à observer, les danseurs l’attaquent avec leurs lances.  

Cet outil de danse a été utilisé plus tard dans la communication : lors de l’annonce des fêtes traditionnelles, de la naissance des jumeaux, d’évènements nouveaux dans les villages, du décès du chef traditionnel, …

Aujourd’hui, cette danse est utilisée dans les meetings politiques, lors des tournées de l’autorité compétente ainsi que lors d’une visite d’un chef d’État au Cameroun (Président Chinois par exemple, 2005). Cette danse a aussi été utilisée pour représenter le Cameroun pendant plusieurs années lors de la commémoration du 14 juillet en France.

- Le Kokou ou danse de Kokou

Danse faite au rythme d’un instrument en forme de guitare (à deux fils) qui consiste à chanter et glorifier une personnalité quelconque dans l’optique de mendier par exemple.

-  Le Gazanvela

L’instrument utilisé est le même que précédemment, mais à la seule différence qu’on emploie un nombre d’acteur plus important. Des hommes bien robustes et les femmes aux voies étincelantes sont choisis ; les premiers pour être danseurs et les second pour chanter.  .

-  Le Pozloro ou danse de Pozloro

Il s’agit d’une sorte de flute qui est fabriquée à base d’une tige de sorgho (blanc ou rouge essentiellement). Cette danse consiste aussi à chanter pour louer ou magnifier le chef ou une personnalité importante.

-  Le Deguela

L’instrument utilisé ici est de taille réduite par rapport au Guma. Le batteur le maintien  entre ses cuisses. Les danseurs quant à eux utilisent un autre outil fait à base de coquille d’escargot et de la cire. Ceux-ci chantent tout en tournant en ronde autour du batteur. Le batteur change de rythme, laissant place aux hommes de montrer leur robustesse. Ceci en donnant un coup de pied à celui qui se trouve devant.

Notons au bas de cette description que toutes ces danses sont exécutées  à des périodes bien déterminées de l’année. Et pour compléter ce qui est dit plus haut, nous avons entre autre : Le Guma et le Pozoloro qui s’exécutent lors de la fête du village et des jumeaux ; le Deguela, lors de la fête des récoltes et des funérailles ; le Gazanvela, lors de toute autre cérémonie de grandeur nature. Au-delà du caractère culturel, ces différentes danses revêtent des aspects sociaux ; ceci parce qu’elles constituent un lieu de rencontre entre des personnes de divers horizons du Pays Guidar mais surtout que les hommes à la recherche d’une conjointe en trouvent facilement le moyen d’en aborder en ces lieux et par là, avoir « la chance de s’en procurer une » au final d’une telle manifestation.  

- Les rites traditionnels

Notons que, chez les Guidar, les rites traditionnels différent en fonction des temps, des villages, des familles… Pour cela nous avons plusieurs groupes à savoir :

* Les rites organisés par le chef traditionnel ou chef de terre

            Ceux-ci sont organisés pour un but collectif du village. Par conséquent, le chef de terre fait venir un féticheur (mǝsǝkheligi) qui invoque les dieux des ancêtres afin de pouvoir prédire ce qui peut advenir de bon ou de mauvais dans le village. Cela arrive le plus souvent lors de l’approche des fêtes traditionnelles du village. On note essentiellement : les cas d’empoisonnement occasionné par un ennemi et des cas de sorcellerie (maladies, malédiction…). C’est souvent pourquoi dans les mythes du pays kaɗa on a attendu qu’un village a causé une maladie quelconque dans un autre. Après s’être informé par le féticheur, le chef du village annonce la nouvelle à son messager qui à son tour pourra relayer l’information auprès des familles. Le plus souvent, le messager passe l’information par un appel sonore (wǝtǝlma) au sommet d’une montagne ; ou alors le messager peut passer maison par maison, chose difficile à faire. 

Aussi, le chef de terre peut faire appel à son féticheur pour préparer les fêtes de début de saison pluvieuse et de récoltes ; ceci pour chasser le malheur du village ou pour bénir le village. Parlant de la fête du début de saison pluvieuse, le féticheur recommande davantage aux habitants de bénir leurs champs avec soit de la cendre, soit avec du sang des animaux (poulet, mouton…). Pour la fête de récolte, le féticheur peut faire des présages non heureux pour le village à l’instar de l’arrivée de la famine. Quitte à chaque famille de se préparer en fonction de la situation annoncée. 

Aux cotés des ces rites traditionnels, s’ajoutent les feux de brousses qui sont effectivement organisés sous les ordres du chef du village. Ces feux annoncent la fin de la saison pluvieuse même comme par moment l’on note des pluies qui viennent arroser les dégâts causés par ces derniers. Les gens sont alors appelés à se retrouver quelque part pour allumer  ces feux. On y récolte essentiellement les criquets, les souris et autres rongeurs, etc.

* Les rites organisés individuellement par le chef d’une famille 

            Le chef d’une famille, en fonction des circonstances éprouvées ou des événements qu’il aimerait organiser,  fera appel au féticheur pour avoir une vision nette de la chose. A titre illustratif, le père d’une famille peut faire appel au féticheur suite au décès d’un enfant pour savoir les causes du décès de l’enfant ; ou encore, le chef de famille peut aussi faire appel au féticheur pour avoirs des éclaircies sur le décès de son/sa petit (e) fils/fille. Notons que, le père de famille doit prendre des dispositions pour éviter que de telles situations retouchent encore sa famille. Dans la plus part des cas, si c’est un (e) sorcier (e) qui a causé le préjudice  à sa famille, il peut aller jusqu’à chercher l’élimination de cette dernière. 

* L’idole

            Les Guidar, pour implorer leur Dieu, conçoivent une sorte d’idole à base d’un canari dont le bas est troué. Le canari est alors renversé et rempli de terre. Le  tout est appelé tuya. L’on procède alors à la bénédiction par des sacrifices d’animaux (poulet essentiellement). La bénédiction se fait soit avec du sang soit avec du foie braisé. Le père de la famille étant le garant de la tradition exécute les rites tout en prononçant des porales invocateur du Dieu.

 

Le Peuple Guidar

  Par Zachari HAMAN 


Localisés au Cameroun, Tchad et Cote d’Ivoire, les Guidar sont un peuple venu du Sud-Soudan, faisant groupe avec les Néo-soudaniens tels que : les Guizga, Moundang, Mousgoum, … Au Cameroun, on les retrouve en majorité dans la Région du Nord, le département du Mayo-Louti (Guider) où ils fondent un lamidat. Dans ce département, les Guidar sont cantonnés au pied des montagnes. 

Comme tout autre peuple du monde, les Guidar sont reconnus par différents traits culturels à l’instar des danses, mets, rites et coutumes.

Parlant des danses notamment, on y retrouve différents types :

- La danse du Guma 

La danse du Guma ou danse Guma se pratique au rythme d’un grand tambour appelé « Guma », taillé à base du bois à la taille du batteur.  Cette danse a pris ses origines pendant la période d’invasion coloniale (occidentale et peule). Durant cette période, les Guidar, pour vaincre l’ennemi, ont adopté ce type de danse. Elle est composée de : un tambour taillé à la taille du batteur (ceci pour permettre à ce dernier de se cacher derrière pour échapper aux flèches et autres attaques) ; des lances avec lesquelles les hommes dansent derrière les filles ; des cachots permettant aux filles de protéger leur partie intime. La chorégraphie est faite de telle sorte que les filles se placent devant, les hommes derrière elles et le batteur au fond de ceux-ci. Une fois l’ennemi en vue, le batteur change de rythme. Ce faisant, le signal est alors donné aux filles de faire tomber leurs pagnes. L’ennemi, face à ces filles dépouillées de leur intimité, passe son temps à contempler la beauté de la nature ce qui donne le temps aux populations de fuir et de se cacher dans les grottes. Pendant que l’ennemi passe son temps à observer, les danseurs l’attaquent avec leurs lances.  

Cet outil de danse a été utilisé plus tard dans la communication : lors de l’annonce des fêtes traditionnelles, de la naissance des jumeaux, d’évènements nouveaux dans les villages, du décès du chef traditionnel, …

Aujourd’hui, cette danse est utilisée dans les meetings politiques, lors des tournées de l’autorité compétente ainsi que lors d’une visite d’un chef d’État au Cameroun (Président Chinois par exemple, 2005). Cette danse a aussi été utilisée pour représenter le Cameroun pendant plusieurs années lors de la commémoration du 14 juillet en France.

- Le Kokou ou danse de Kokou

Danse faite au rythme d’un instrument en forme de guitare (à deux fils) qui consiste à chanter et glorifier une personnalité quelconque dans l’optique de mendier par exemple.

-  Le Gazanvela

L’instrument utilisé est le même que précédemment, mais à la seule différence qu’on emploie un nombre d’acteur plus important. Des hommes bien robustes et les femmes aux voies étincelantes sont choisis ; les premiers pour être danseurs et les second pour chanter.  .

-  Le Pozloro ou danse de Pozloro

Il s’agit d’une sorte de flute qui est fabriquée à base d’une tige de sorgho (blanc ou rouge essentiellement). Cette danse consiste aussi à chanter pour louer ou magnifier le chef ou une personnalité importante.

-  Le Deguela

L’instrument utilisé ici est de taille réduite par rapport au Guma. Le batteur le maintien  entre ses cuisses. Les danseurs quant à eux utilisent un autre outil fait à base de coquille d’escargot et de la cire. Ceux-ci chantent tout en tournant en ronde autour du batteur. Le batteur change de rythme, laissant place aux hommes de montrer leur robustesse. Ceci en donnant un coup de pied à celui qui se trouve devant.

Notons au bas de cette description que toutes ces danses sont exécutées  à des périodes bien déterminées de l’année. Et pour compléter ce qui est dit plus haut, nous avons entre autre : Le Guma et le Pozoloro qui s’exécutent lors de la fête du village et des jumeaux ; le Deguela, lors de la fête des récoltes et des funérailles ; le Gazanvela, lors de toute autre cérémonie de grandeur nature. Au-delà du caractère culturel, ces différentes danses revêtent des aspects sociaux ; ceci parce qu’elles constituent un lieu de rencontre entre des personnes de divers horizons du Pays Guidar mais surtout que les hommes à la recherche d’une conjointe en trouvent facilement le moyen d’en aborder en ces lieux et par là, avoir « la chance de s’en procurer une » au final d’une telle manifestation.  

- Les rites traditionnels

Notons que, chez les Guidar, les rites traditionnels différent en fonction des temps, des villages, des familles… Pour cela nous avons plusieurs groupes à savoir :

* Les rites organisés par le chef traditionnel ou chef de terre

            Ceux-ci sont organisés pour un but collectif du village. Par conséquent, le chef de terre fait venir un féticheur (mǝsǝkheligi) qui invoque les dieux des ancêtres afin de pouvoir prédire ce qui peut advenir de bon ou de mauvais dans le village. Cela arrive le plus souvent lors de l’approche des fêtes traditionnelles du village. On note essentiellement : les cas d’empoisonnement occasionné par un ennemi et des cas de sorcellerie (maladies, malédiction…). C’est souvent pourquoi dans les mythes du pays kaɗa on a attendu qu’un village a causé une maladie quelconque dans un autre. Après s’être informé par le féticheur, le chef du village annonce la nouvelle à son messager qui à son tour pourra relayer l’information auprès des familles. Le plus souvent, le messager passe l’information par un appel sonore (wǝtǝlma) au sommet d’une montagne ; ou alors le messager peut passer maison par maison, chose difficile à faire. 

Aussi, le chef de terre peut faire appel à son féticheur pour préparer les fêtes de début de saison pluvieuse et de récoltes ; ceci pour chasser le malheur du village ou pour bénir le village. Parlant de la fête du début de saison pluvieuse, le féticheur recommande davantage aux habitants de bénir leurs champs avec soit de la cendre, soit avec du sang des animaux (poulet, mouton…). Pour la fête de récolte, le féticheur peut faire des présages non heureux pour le village à l’instar de l’arrivée de la famine. Quitte à chaque famille de se préparer en fonction de la situation annoncée. 

Aux cotés des ces rites traditionnels, s’ajoutent les feux de brousses qui sont effectivement organisés sous les ordres du chef du village. Ces feux annoncent la fin de la saison pluvieuse même comme par moment l’on note des pluies qui viennent arroser les dégâts causés par ces derniers. Les gens sont alors appelés à se retrouver quelque part pour allumer  ces feux. On y récolte essentiellement les criquets, les souris et autres rongeurs, etc.

* Les lites organisés individuellement par le chef d’une famille 

            Le chef d’une famille, en fonction des circonstances éprouvées ou des événements qu’il aimerait organiser,  fera appel au féticheur pour avoir une vision nette de la chose. A titre illustratif, le père d’une famille peut faire appel au féticheur suite au décès d’un enfant pour savoir les causes du décès de l’enfant ; ou encore, le chef de famille peut aussi faire appel au féticheur pour avoirs des éclaircies sur le décès de son/sa petit (e) fils/fille. Notons que, le père de famille doit prendre des dispositions pour éviter que de telles situations retouchent encore sa famille. Dans la plus part des cas, si c’est un (e) sorcier (e) qui a causé le préjudice  à sa famille, il peut aller jusqu’à chercher l’élimination de cette dernière. 

* L’idole

            Les Guidar, pour implorer leur Dieu, conçoivent une sorte d’idole à base d’un canari dont le bas est troué. Le canari est alors renversé et rempli de terre. Le  tout est appelé tuya. L’on procède alors à la bénédiction par des sacrifices d’animaux (poulet essentiellement). La bénédiction se fait soit avec du sang soit avec du foie braisé. Le père de la famille étant le garant de la tradition exécute les rites tout en prononçant des porales invocateur du Dieu.